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La valse à musette des écologistes au gouvernement

"On a besoin de tout le monde" temporise Jean-Marc Ayrault après avoir appelé les verts à sortir de l'ambiguïté ce week-end, suite aux débordements de Nantes. Les verts devraient "sortir du gouvernement une bonne foi pour toute", tranche  l'UMP  Jean-François Copé. La valse-hésitation des écologistes se poursuit. 
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

Les
écologistes, les dirigeants écologistes n'ont pas envie de quitter le gouvernement. Leur objectif
premier est d'obliger François Hollande et Jean-Marc Ayrault à tenir leurs
engagements sur la transition énergétique. Or, le président
et son Premier ministre n'en parlent pas beaucoup, ils préfèrent vanter le
pacte de responsabilité et leur bataille pour l'emploi.Pendant que
ces deux hommes ont le regard tourné ailleurs, les verts s'inquiètent de voir, par
exemple, le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, continuer
de s'interroger sur des méthodes propres pour extraire le gaz de schiste. Les écologistes
se sentent un peu oubliés, négligés par les alliés socialistes. Alors, pour
se rappeler au bon souvenir des dirigeants de la majorité, ils pratiquent leur
sport favori : la valse-hésitation près de la ligne de départ.

Ce qui amène Cécile Duflot à soutenir, avec
enthousiasme, la manifestation des anti Notre Dame des Landes.  

Et à ne pas
faire montre du même enthousiasme spontané pour condamner les casseurs. Un manque d'empressement
qui rend le Premier ministre, ancien maire de Nantes, assez fébrile. Jean-Marc
Ayrault s'agace de cette ambiguïté des verts. Présents au gouvernement, et
présents dans les manifs contre un projet porté par le chef du gouvernement.

D'où la
petite phrase de l'ancien maire, que le Premier ministre relativise aussitôt ce
matin. Les
écologistes de leur côté, ne cherchent pas, à emballer la cadence. Le
tournoyant Jean-Vincent Placé décrit même Jean-Marc Ayrault comme un élément de
stabilité.

Une posture assez aimable du président des
sénateurs verts, c'est assez étonnant.

D'habitude, Jean-Vincent
Placé se montre beaucoup moins conciliant. Il faut voir
cependant que jusqu'à présent, Jean-Marc Ayrault s'est montré assez tolérant vis-à-vis
des écologistes, qui faisaient partie de sa majorité à Nantes. Plus patient qu'envers
certains ministres socialistes (comme Arnaud Montebourg). Quand la majorité
bruit de rumeurs sur un éventuel remaniement en avril, après les municipales et
le vote du pacte de responsabilité, les écolos savent comment procéder avec Jean-Marc
Ayrault. Ils peuvent
se dire  que finalement, un " tiens "
vaut mieux que deux "tu l'auras". De son côté,
en augmentant la pression sur les verts, Jean-Marc Ayrault a accentué leur
fébrilité.

Dans cette
valse nerveuse d'avant élection, période propice à toutes les supputations, chacun
cherche à remplir sa musette, en cas de changement de tempo.

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