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Le voile islamique à l’université : faut-il l’interdire ou pas ?

Revoilà la polémique sur le voile à l’université, faut-il ou non l’interdire. Le débat a été relancé lundi par la secrétaire d’Etat aux Droits des femmes. La interdit le port du voile dans les universités mais elle ne concerne que les enseignants et le personnel administratif.
Article rédigé par Anne-Laure Dagnet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

La polémique sur le voile à l’université revient dans l'actualité. Lundi, la secrétaire d’Etat aux Droits des femmes, invitée du Talk du Figaro, a dit n'être "pas sûre que le voile fasse partie de l'enseignement supérieur ". Faut-il légiférer ?, lui a demandé le journaliste. Pascale Boistard a répondu qu'"il faut pouvoir en discuter ".

En discuter ? Chiche lui a répondu Eric Ciotti. Le monsieur sécurité de l’UMP est très demandeur, il a même déposé une proposition de loi sur le sujet. Il existe déjà une loi qui interdit le port du voile dans les lieux publics, elle date de 2004. Mais dans les universités, elle ne concerne que les enseignants et le personnel administratif et pas les étudiantes. D’où l'initiative de l’UMP, l’interdiction du voile à l’université a été approuvée par le bureau politique. La ligne du parti semble claire sur le sujet.

Tout ce qui peut apparaître comme stigmatisant est à proscrire

Pourtant, il y a des voix dissonantes. Le député de la Manche, Philippe Gosselin n’est pas d’accord, il dénonce une forme d’hystérie sur ces sujets, une "course au mistigri ", course derrière le Front national. Le centriste Yves Jego n’est pas du tout favorable à une loi pour interdire le port du voile à l’université et il trouve que la secrétaire d’Etat aux Droits des femmes joue le jeu du FN en stigmatisant les femmes voilées. Le vice-président de l’UDI n’est pas le seul à être sévère avec Pascale Boistard. Au PS, l’idée de la secrétaire d’Etat aux Droits des femmes est très très loin de faire l’unanimité. Razzy Hammadi y est tout à fait opposé.

Alors qu’il était en déplacement à Strasbourg ce matin, Manuel Valls n’a fait aucun commentaire sur la déclaration de sa ministre. Le Premier ministre était pourtant ouvert à l’interdiction du voile à l’université quand il était ministre de l’Intérieur. Mais aujourd’hui, le sujet est ultra sensible, les actes islamophobes se multiplient, et tout ce qui peut apparaître comme stigmatisant est à proscrire. Toute la difficulté pour le PS et l’UMP c’est de ne pas laisser ce type de sujets au Front national et d’en parler de manière intelligente alors que dans le même temps le FN arrive à capitaliser des voix en faisant dans la surenchère.

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