Premier conseil des "nouveaux" ministres vendredi à l'Élysée
Emmanuel Macron va se retrouver vendredi 3 janvier à l’Élysée devant une sorte de melting pot politique inédit sous la Ve République : d’Élisabeth Borne à Bruno Retailleau, en passant par Manuel Valls, Rachida Dati, Éric Lombard, Gérald Darmanin et bien sûr le Premier ministre, François Bayrou. On peut parler d’une matinée retrouvailles de l’ancien monde réuni autour d’un président qui était censé incarner le renouvellement en politique, mais qui, en plus d’avoir raté son pari de faire de la politique autrement, est affaibli et démonétisé comme jamais.
Quels sont les leviers que le chef de l’État pourrait malgré tout activer pour tenter de reprendre la main demain devant ses ministres ? Tenir exactement ou presque le même discours que celui prononcé lors de ces vœux mardi, à savoir fixer un cap pour l’année 2025 : celui du "ressaisissement collectif", sur lequel ses ministres devront travailler. Mettre aussi la pression sur François Bayrou pour trouver des compromis avec l’opposition, éviter donc une nouvelle censure et tenter de faire enfin voter un budget pour le pays. Et bien sûr, faire comprendre qu’il peut à tout moment reprendre la main depuis l’Élysée en proposant, par exemple, de consulter les Français sur des sujets qu’il considère comme "déterminants" et qu’il est le seul à pouvoir solliciter, en dégainant l’article 11 de la Constitution, pour soumettre un projet de loi à référendum.
En nommant François Bayrou à Matignon, le président de la République a, de toute façon, montré qu’il voulait garder le pouvoir et ne renoncer à rien ou presque. Et ce, malgré les claques électorales reçues par son camp aux Européennes et lors des législatives anticipées de l’été dernier. Et d’une dissolution qui lui aura coûté son deuxième quinquennat, polititquement parlant, mais dont il reconnaît désormais les effets dévastateurs.
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