Présidentielle 2022 : Valérie Pécresse décrochée dans les sondages, certains LR tentés par un rapprochement avec Emmanuel Macron

Compliquée, très compliquée : la qualification pour le second tour de l'élection présidentielle s’éloigne pour Valérie Pécresse. Dans les sondages, la candidate Les Républicains est décrochée par Marine Le Pen, et même devancée par Jean-Luc Mélenchon. Elle s’est indignée qu’Emmanuel Macron copie, dit-elle, son projet économique et social, notamment avec le report de l’âge légal du départ en retraite à 65 ans, ou en conditionnant le versement du RSA à une quinzaine d’heures d’activité liées à l’insertion professionnelle. Résultat : le président-candidat l’a privée un plus d’oxygène. Et ce copié-collé incite certains élus LR à préparer déjà le lendemain du scrutin.

Certains envisagent déjà de se rapprocher d’Emmanuel Macron : puisque son projet est une copie de celui de LR, pourquoi ne pas travailler avec lui ? Résultat, Valérie Pécresse avait déjà subi une salve de désertions avec Eric Woerth, Renaud Muselier ou encore Jean-Pierre Raffarin. Voilà que nombre d’élus LR anticipent sa défaite. Le député de l'Yonne, Guillaume Larrivé, met les pieds dans le plat dans une interview au Point en appelant les Républicains à former une nouvelle majorité autour d’Emmanuel Macron.

Un rapprochement avec Macron, avant des turbulences ? 

Le parcours de Guillaume Larrivé résume d’ailleurs les états d’âme d’une droite qui ne sait plus trop où elle habite depuis 2017. En 2018, il avait publié un pamphlet intitulé Le coup d’Etat Macron ! Pas tendre… Et puis en 2020, il fut le seul député LR à voter la confiance à Jean Castex en pleine crise sanitaire. Son nom circula comme celui d’un possible ministre. Il est resté fidèle à LR, assure qu’il votera loyalement Valérie Pécresse le 10 avril, mais il souhaite une alliance de LR avec un Emmanuel Macron réélu.

Les turbulences qui menacent la droite pourraient survenir dès le 10 avril au soir si Valérie Pécresse ne se qualifie pas pour le second tour. Dans ce cas, appellera-t-elle à voter Emmanuel Macron contre Marine Le Pen si le duel final est le même qu’il y a cinq ans ? En 2017, c’est ce qu’avait fait le candidat de droite, François Fillon, mais pas le patron du Parti Laurent Wauquiez qui avait refusé de choisir.

Cette année encore, la frange la plus droitière de LR, incarnée par le député des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, pourrait refuser de faire barrage à l’extrême droite. Lassés par un troisième échec consécutif de la droite à la présidentielle, certains élus LR iraient-ils jusqu’à appeler à voter Marine Le Pen ? D’autres vont-ils s’embarquer dans une hypothétique opération d’"union des droites" souhaitée par Eric Zemmour ? Sur les décombres d’une nouvelle défaite, c’est bel et bien l’explosion qui menace la droite française.