Présidentielle : un débat Pécresse-Zemmour au bénéfice... d'Emmanuel Macron
Valérie Pécresse et Éric Zemmour s’affrontaient hier soir à la télévision, sur LCI. Un débat qui a pris la forme d’un duel extrêmement tendu entre deux droites.
Un duel et même un combat de catch plutôt qu’un échange, entre deux adversaires qui s’interrompaient et se hurlaient dessus sans s’écouter. Une tension qui tenait à deux raisons : Valérie Pécresse et Éric Zemmour draguent à peu près les mêmes clientèles électorales. Et ils sont tous les deux en grande difficulté dans les sondages. Loin, très loin d’Emmanuel Macron, et même décrochés par Marine Le Pen. À un mois du premier tour, ni Valérie Pécresse ni Éric Zemmour ne semblent en mesure de se qualifier pour le second.
Dans ce choc pour la survie électorale, la candidate de LR a tenté d’afficher une forme de sérieux, de présidentialité, et elle s’est appliquée à souligner les contradictions et l’inconséquence du polémiste d’extrême droite. Lui a ressassé ses punchlines préférées, "immigration zéro", "grand remplacement", "islam = islamisme", mais sans développer de programme précis.
L'après-présidentielle, véritable enjeu du débat
C’est bien le schisme à venir à droite qui se dessinait dans ce duel, entre d’un côté une droite de gouvernement susceptible de collaborer avec le chef de l'État s’il est reconduit, surtout si une guerre durable en Europe impose une sorte de climat d’union nationale ; et de l’autre une droite extrême, radicalisée, prête à s'entendre avec le Rassemblement national. Une hypothétique "union des extrêmes droites", sur laquelle Zemmour tente une OPA.
Au fond l’alternative qui s’offre à la droite est assez peu ragoûtante : soit elle devient la force d’appoint d’un président réélu, soit elle verse dans une radicalisation qui la conduit à se marginaliser hors de toute culture de gouvernement.
Et le vainqueur est...
Si on s’intéresse aux deux protagonistes, c’est sans doute Valérie Pécresse qui s’en est le mieux tirée. Elle est apparue un peu plus solide, un peu plus crédible qu’un idéologue qui a toujours du mal à faire coïncider ses slogans avec le réel.
Mais au-delà de ces deux seconds rôles, le véritable vainqueur de cette joute télévisée, c’est sûrement Emmanuel Macron. Un chef de l'État quasiment jamais cité, ni attaqué hier soir. Et qui aura trouvé avec ce chahut permanent, cette ambiance de cour d’école, un argument de plus pour justifier son refus de participer à un débat télévisé avec ses concurrents avant le premier tour
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.