Sarkozy le retour, mĂŞme Villepin le souhaite
Dominique de Villepin a pris ses distances avec la vie politique. Sa rivalité avec Nicolas Sarkozy à propos de l’affaire Clearstream l’a laissé meurtri. Mais l’ancien conseiller très influent de Jacques Chirac, devenu son Premier ministre en 2005, n’a rien perdu de sa passion pour la vie publique. Pour lui, la France subit une crise de l’Etat républicain. L’UMP "est en danger comme le Parti socialiste est en danger, de dépérissement et de discrédit ". Pour Dominique de Villepin, l’opposition ne peut plus attendre. Elle ne peut plus attendre Nicolas Sarkozy, avec Alain Juppé. "Il faut donc une accélération, il faut un chef à l'UMP, bien sûr, comme dans tous les partis politiques. Manifestement Nicolas Sarkozy est omniprésent dans le jeu politique français comme il est omniprésent dans le jeu politique à droite. Donc il est important que Nicolas Sarkozy dise ce qu'il souhaite. Je pense qu'il fait partie des très rares qui ont aujourd'hui les capacités à rassembler la droite. Je pense que ceux qui ont cette qualité, cette capacité, qui ne sont pas nombreux, pour ma part, je vois Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, ils ont la capacité de s'entendre. Après se posera la question : est-ce qu'il faudra en plus organiser des primaires ? Je le redis, il me semble que le calendrier s'accélère, et qu'on ne peut pas se permettre d'avoir des échéances multiples. Donc, et vraisemblablement, cette échéance du congrès de l'UMP sera décisive dans le choix du candidat pour la future élection ".
Le futur président de l’UMP serait donc son futur candidat à la présidentielle. Et il pourrait bien s’appeler Nicolas Sarkozy. Telle est l’analyse, magnanime, de Dominique de Villepin. Dominique de Villepin qui pardonne, peut-être parce qu’il veut revenir en politique ? Non, il s’en défend. Pour lui la politique est un "sacrifice immense " qu’il fera "tout pour éviter ".
Aujourd'hui, la réponse me paraît être de nature référendaire
D’ailleurs Dominique de Villepin ne réserve pas ses conseils à l’opposition. L’ancien Premier ministre propose une voie de sortie pour François Hollande, président d’un pays de "65 millions de mécontents ", selon lui. Dominique de Villepin ne propose pas un, mais trois référendums pour sortir de la crise démocratique dont souffre le pays. "La réponse est toujours la même, c'est de retourner vers le peuple, le peuple souverain, le peuple qui a la possibilité d'ouvrir un certain nombre de possibilités démocratiques. Aujourd'hui, la réponse me paraît être de nature référendaire. Le drame français aujourd'hui, c'est quoi ? C'est qu'aujourd'hui tout le monde dit non, on dit non à tout, on est mécontent de tout, et on dit non à tout. Il y a bien un moment dans une démocratie, et c'est pour ça que je parlais de transition démocratique difficile, dans une démocratie, il faut qu'il y ait de l'adhésion, il faut que les gens puissent dire oui, donc il faut se servir de cette crise pour la transformer avec pédagogie. Donc quels sont les référendums qui mériteraient d'être aujourd'hui sur la table ? Réforme territoriale, à l'évidence, c'est un sujet qui est à maturité et qui peut aujourd'hui être préparé. Deuxième réforme indispensable qui doit être adoptée par référendum : un grand projet sur l'emploi et la formation. Troisièmement, une grande réforme de l'éducation, on voit bien que tous les débats, par quelques bouts qu'on les prenne dans le secteur de l'éducation, n'enrayent pas la mécanique de déclin de l'éducation de nos enfants, et c'est inacceptable ."
Les questions à ce référendum multiple seraient issues d’une conférence nationale ouverte aux partis politiques et au-delà . Cela éviterait de transformer cette consultation en plébiscite pour ou contre le président Hollande. Transmis à François Hollande. Dominique de Villepin invité de « questions d’info ». l’intégralité sur notre site France-Info.fr, et à 20h30 sur la chaine parlementaire, avec le Monde, l’AFP et France Info.
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