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Tout comprendre aux motions et au Congrès du PS

Les militants du PS vont voter pour des motions d'ici la fin de la semaine. C'est la première étape avant le Congrès début Juin. Olivier Bost explique de quelles motions il s'agit et ce qu'est un Congrès.
Article rédigé par Olivier Bost
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Olivier Bost © RF)

Pour faire très simple. Les motions sont des textes qui expriment, représentent les différentes sensibilités du PS. Les motions sont identifiées par des lettres. Il y a la motion A, la motion B, la C et la D.

La motion A est la plus large, c’est celle qui va de Martine Aubry à Manuel Valls avec en tête de gondole Jean-Christophe Cambadélis, l’actuel patron du PS. La motion B, c’est celle des frondeurs, ceux qui veulent un changement de politique, ils sont emmenés par le député Christian Paul. La motion C veut ouvrir le Parti socialiste, parti d’élus et d’apparatchik déconnecté du peuple. Et enfin, la motion D est entre les deux premières, moins critique que les frondeurs. Elle veut quand même être dans la proposition,  revoir le fonctionnement du parti. Elle est portée par la députée Karine Berger. Les militants socialistes votent jeudi et nous aurons les résultats vendredi à la mi-journée. Ensuite, seules les deux premières motions présenteront un candidat pour le poste de Premier secrétaire. Puis, début juin, il y a aura le Congrès avec une équipe dirigeante et une ligne politique pour le parti.

Des motions qui peuvent intéresser au-delà des militants

Tout cela va raconter quelque chose de l’état du Parti au pouvoir. Deux chiffres en particulier vont être révélateurs. Celui de la participation, il  y a officiellement 131.000 militants. Seule la moitié sont à jour de cotisation, les autres peuvent encore la régler le jour du vote. En comparaison, il y avait 280.000 militants en 2006, au moment où il y avait l’adhésion à 20 euros. Jean-Christophe Cambadélis estime qu’à partir de 70.000 votants, ce sera un bon score. C’est un chiffre assez partagé et il n’est pas très élevé. A 50.000, on pourra commencer à parler de fiasco. Ce chiffre de participation sera donc un puissant révélateur. Nous verrons qui reste au PS après la désertion des militants excédés par la politique du gouvernement par le fonctionnement du parti et de tous ceux qui ont été battus aux dernières élections. Nous verrons l’étendue du chantier qui attend le PS, pour être en ordre de bataille pour les prochaines élections. Les régionales mais surtout 2017.

Un autre chiffre est à scruter

Le score de la motion dite ‘majoritaire’, la motion officielle en quelque sorte, celle qui rassemble Martine Aubry et Manuel Valls. Le ralliement de la maire de Lille semblait avoir un instant scellé l’enjeu du Congrès mais depuis quelques semaines, des responsables socialistes jouent à se faire peur. Et si la motion majoritaire n’était que faiblement majoritaire. Jean-Christophe Cambadélis n’a pas mis la barre très haut, quand il a été interrogé sur ses ambitions hier. A partir de 50,1%, il sera satisfait. S’agit-il d’un moyen pour remobiliser les adhérents ? Ou y-a-t-il réellement péril en la demeure ? Mystère.

Un ministre  a confié à France Info qu’il ne croyait pas trop à un scénario catastrophe. "Les militants en ont ras le bol des frondeurs et de ceux qui tirent contre leur propre camp ". "La raison à la fin l’emportera …" Ce qui est sûre, c’est que plus la participation est faible, plus les résultats deviennent aléatoires. C’est un peu comme à toutes les élections, me direz-vous. Eh oui ! et c’est bien le problème du Parti socialiste ces derniers temps, avec les élections de toute nature.

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