Xavier Bertrand : le rêve du énième homme
Ancien ministre
du travail, ancien patron de l'UMP, député, maire de Saint Quentin, il y a les
titres qu'il faut sur son CV. Et Xavier
Bertrand se voit parfaitement concourir pour celui de présidentiable en 2017. Ah, c'est
vrai, il lui manque une petite ligne, il n'a pas tenté de se présenter à la présidence de l'UMP, contrairement à François
Fillon et Jean-François Copé. D'autres ont
renoncé par manque de signatures, comme Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le
Maire, Xavier Bertrand a renoncé avant. Un signe de faiblesse? Pas du tout,
c'est parce que Xavier Bertrand privilégie le rassemblement.
"S'il
y en a bien un qui a conscience que sans l'unité on ne pourra pas gagner, c'est
moi. Que deuxièmement, quand je ne suis pas candidat à la tête de l'UMP en
septembre dernier, c'est parce que je pense qu'il faut jouer la carte de
l'unité. Et je suis toujours dans cette logique."
Rassembleur pour
les siens, Xavier Bertrand, et cinglant envers l'opposition. Y compris
quand il s'agit d'un dossier qui pourrait paraître embarrassant, comme les
derniers développements de l'affaire Tapie. Xavier Bertrand se montre offensif.
"Le
gouvernement a Bernard Tapie dans son collimateur. C'était le cas avant, ils
ont critiqué les choses. Ils continuent à le faire. Donc la justice, elle, doit
suivre son cours. Mais visiblement, ils l'ont bien dans le viseur, et ça a
l'air d'être une constante "
C'est-à-dire
que le gouvernement est derrière les magistrats ?
"Je
vous ai dit ça ? La justice est indépendante. "
Xavier Bertrand le rassembleur... mais
cela ne correspond pas tout à fait à l'image donnée par l'UMP en ce moment.
Non, la question
du Front National divise un peu les dirigeants du mouvement. Après François
Fillon qui distinguait deux approches différentes entre lui-même et Nicolas
Sarkozy, aujourd'hui, c'est François Baroin qui déplore une certaine " porosité
à la droite " de son parti avec
celui de Marine Le Pen. La réaction
de Xavier Bertrand, le parti qui fait grimper le FN n'est pas celui qu'on
croit.
"Je n'ai pas renié mes valeurs. Ce qui m'autorise donc à passer un certain
nombre de messages. Si l'UMP cesse d'être elle-même, si on commence à vouloir placer
notre boussole à notre droite, c'est fini, nous ne gagnerons pas. la
progression dans les intentions de vote aujourd'hui du Front national
s'explique avant tout par les déçus de François Hollande, ce sont ceux qui
aujourd'hui font progresser Marine Le Pen. Ceux-là ont voté, on l'a bien vu,
pour François Hollande. Mais seulement, ils n'avaient pas compris qu'on allait
leur voler le fruit de leur travail avec la défiscalisation des heures
supplémentaires. Et ceux-là aujourd'hui sont tellement en colère, ce n'est pas
seulement un reproche qu'ils font à la gauche, c'est qu'ils votent pour les
extrêmes en disant : " ce sont les politiques qui m'ont trahi".
C'est donc
tout son projet que l'UMP doit revoir, et Xavier Bertrand a le sien, cela tombe
bien...
"Je
veux d'une droite qui soit synonyme de justice : qui demande des efforts,
qui conduise la modernisation du pays, mais qui le fasse dans un esprit de
justice. Je veux aussi d'une droite qui soit symbole de réformes menées
jusqu'au bout, et je veux aussi d'une droite, d'une UMP qui montre qu'on a
besoin de l'Europe, mais qu'on est euro-exigeant. Ça, je pense être le seul à
porter ces convictions, et je veux les porter jusqu'au bout sur une ligne
politique. C'est pas une lubie ! "
Mais un
oubli peut-être ?
Et Nicolas
Sarkozy ? l'ancien président aurait-il disparu des écrans radars de
l'UMP ? C'est-à-dire que pour Xavier Bertrand, il
serait temps de tourner certaines pages...
"Ça
fait très ans que nous avons changé de siècle, mais il faut aussi qu'on change
la façon de faire de la politique. - ça veut dire que Nicolas Sarkozy ne pourra
pas être l'homme de la situation en 2017 ? écouter, il l'a dit lui-même
dans différentes émissions, il l'a dit aussi le soir de son discours à la Mutualité,
qu'il voulait passer à autre chose. Et si vous respectiez sa décision ?"
Xavier Bertrand, invité de "questions
d'info", avec l'AFP le Monde et France Info.
Une interview à retrouver en intégralité
à 19h30 ce soir, sur la chaîne parlementaire.
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