Y a-t-il de l'eau dans le gaz entre les deux têtes de l'exécutif ?
De l'eau dans le gaz non. Des différence de tempérament et de style oui. Une ambition qui s'affirme de plus en plus. Celle de Manuel Valls, Le Premier ministre qui a prévenu aujourd'hui qu'il continuerait à "faire du Valls", autrement dit à incarner la réforme, parfois la rupture. Et à secouer le cocotier socialiste, quitte à se prendre quelques noix sur la tête. À l'image de cette saynète jouée la semaine dernière à l'Elysée. C'est une tradition, après six mois à Matignon, le chef du gouvernement reçoit les insignes de Grand Croix de l'Ordre du Mérite. François Hollande le rassembleur quand Manuel Valls est parfois accusé d'être un diviseur. Rien d'anodin, la semaine dernière, le Premier ministre lachaît un nouveau tapis de bombes sur la rue de Solferino. Ouverture au Centre, changement de nom du PS, bref en finir avec ce qu'il appelle "la gauche passéiste". Ses propositions ont reçu un accueil glacial dans les rangs socialistes, y compris au sein du gouvernement.
Manuel Valls accusé de jouer trop perso
"Il doit être dans l'action, pas dans le débat " commente un ministre. "Son interview à l'Obs nous a tous laissé pantois " ajoute un autre. Manuel Valls est en fait accusé de jouer trop perso. Alors, peut-il réussir son existence sans être Président de la République ? Pour l'instant, oui. Tout en se démarquant un peu du Président, mais surtout beaucoup de la majorité socialiste. Oui car il ne faut pas oublier que Manuel Valls, c'est 5,6% à la primaire socialiste de 2011.
Autrement dit une ligne très minoritaire qui devient la ligne officielle. Pas facile à avaler pour une bonne partie des socialistes. Les frondeurs, mais pas seulement. Son prédécesseur à Matignon assume sa différence.. Jean-Marc Ayrault est sorti de son quasi silence médiatique aujourd'hui. Il était l'invité de l'émission Question d'Info sur la Chaine Parlementaire avec l'Agence France Presse, le Monde et France Info avec sa stratégie bien connue des petits cailloux. Il sème pour plus tard. Il prend date en affirmant sa différence tout en affichant sa loyauté à François Hollande. Son échéance, c'est 2022 pas 2017. Il reste donc dans la roue du Président pour l'instant... En attendant l'échappée.
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