Cet article date de plus de dix ans.

Y a-t-il une face cachée du sarkozysme ?

Nicolas Sarkozy placé sous écoutes judiciaires. Un magistrat de la Cour de Cassation a-t-il fourni à l'avocat de l'ancien président des informations confidentielles ? Des suppositions révélées par le journal Le Monde ce vendredi.
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Après les écoutes Buisson, et même s'il faut rester prudent, cette
accumulation pose un problème politique à Nicolas Sarkozy. Celui-ci n'est pas directement mis en cause dans ces affaires,
mais un fumet désagréable flotte autour de sa personne.

A LIRE AUSSI ►►► Trafic d'influence : Le Monde révèle que Sarkozy était sur écoute

Après Patrick Buisson,  le conseiller venu de l'extrême droite qui
use de méthodes indignes en enregistrant les propos présidentiels et
privés, de l'ancien chef de l'Etat, voici que l'avocat de Nicolas Sarkozy
l'aurait encouragé à se munir d'un téléphone sous un nom d'emprunt afin
de lui confier tranquillement des informations inavouables. Juridiquement, rien ne peut être reproché directement à Nicolas Sarkozy,
mais politiquement, il donne le sentiment de s'en remettre à des conseillers
aux pratiques peu exemplaires. Même sur le ton de la supposition, tout cela n'est pas à son avantage.

Les amis de Nicolas Sarkozy dénoncent un acharnement judiciaire

Il est vrai que l'accumulation peut nourrir ce sentiment. Il est exact que ces affaires pénalisent la stratégie du retour par
petites touches de Nicolas Sarkozy. L'ancien président de la République n'est plus maître de son calendrier,
ni de ses paroles. Il se trouve, de fait, en position défensive, ce qui dans son camp se
traduit par la mise en cause des magistrats avec lesquels Nicolas Sarkozy n'a
pas entretenu des rapports très cordiaux. L'argument de l'acharnement judiciaire ne sonne pas faux aux oreilles de
ses électeurs.

Marine Le Pen elle-même ne le conteste pas. Elle qui vise ces électeurs déçus du sarkozysme n'enfonce pas le clou.
La présidente du FN s'étonne de la multiplication de ces affaires juste avant
les élections municipales.

A qui vont profiter ces affaires sur le plan électoral ?

C'est la question. Ces révélations de pratiques douteuses au sommet du pouvoir alimentent
le doute sur tous les pouvoirs, politique ou judiciaire, si le rôle de ce
magistrat est avéré. L'abstention a toutes les chances de s'en trouver confortée. Et au-delà du scandale d'Etat dénoncé par les socialistes, (qui y voient
surtout l'occasion de dénoncer leurs prédécesseurs),  une véritable crise
politique pourrait suivre. Une crise de confiance envers les institutions dans
leur ensemble, sur les braises d'une crise économique persistante.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.