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L'empire des séries. Échec et mat pour "Le Jeu de la dame"

Succès surprise du confinement sur Netflix, "Le Jeu de la dame" raconte le parcours d'un jeune enfant, génie des échecs dans un univers rétro à la "Mad Men". Une série portée par l'épatante actrice glamour, Anya Taylor-Joy. 

Article rédigé par franceinfo - Laurent Valière
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Anya Taylor-Joy est Beth Harmon. (PHIL BRAY/NETFLIX / QG_106_PB_08795)

En 1967, une belle femme rousse mal réveillée émerge de sa chambre d’hôtel parisien, rajuste rapidement sa robe avant d’être bombardée de flashs de photographes. C’est sa vie que raconte la série Le Jeu de la dame, (The Queen's Gambit). Une vie rebelle, farouche, individualiste, faite de prises de médicaments et d’alcool. Une femme forte et intelligente qui veut devenir championne du monde d’échec  

Une célébration rythmée du voyage intérieur et cérébral

En sept épisodes rythmés, la série Le Jeu de la dame plonge avec glamour, et à la façon de la série Mad Men, dans l’univers masculin du jeu d’échec, mais aussi dans la période rétro et la guerre froide. La jeune femme rêve de  détrôner le champion russe.  

C’est audacieux sur le papier de signer une série sur un tel jeu statique. Gageure réussie : au fil des épisodes, on suit l’enfance de l’héroïne dans un orphelinat, sa découverte précoce du jeu à 9 ans, ses parties imaginaires, allongée sur son lit, les championnats qui s’enchainent. La jeune fille brillante voit le jeu d’échec comme un moyen d’évasion.  

Une héroïne inventée par le romancier Walter Tevis

Anya Taylor-Joy, qu’on avait découvert femme à poigne charmante dans Peaky Blinders, est impressionnante dans le rôle de l’héroïne, tour à tour, les beaux grands yeux plongés dans l’échiquier ou dans la bonbonne de médicaments.

Une héroïne imaginée par le romancier Walter Tevis dans les années 80 qui, lui, débute ado au jeu d’échec, et est soigné par des calmants dans sa jeunesse. Il s’était aussi inspiré d’un enfant, génie des échecs, Bobby Fischer, champion américain à 15 ans, et du monde à 29 ans, avant de sombrer dans la démence. Un roman écrit, dit son auteur pour raconter la difficulté d’être une femme "brillante" à cette époque.  

L’adaptation en série est visuellement soignée

On passe des papiers peints chargés d’un pavillon du Kentucky aux vastes hôtels modernes de Las Vegas et bourgeois de Parisiens. Une série menée avec rythme. Les parties d’échec réalistes sont filmées toujours de façon différente. Cette série a relancé les ventes de jeux d’échec. Au final, un magnifique portrait de femme, et une série qui parle d’évasion par l’esprit et le pouvoir cérébral, qui ne pouvait pas tomber mieux, en ces jours de confinement.

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