L'empire des séries. L'espionnage en sept volets : "Le Bureau des légendes", une leçon d'espionnage selon Eric Rochant
Chaque jour cet été, on refait la généalogie des séries. Cette semaine, les 7 séries d'espionnage qui ont changé le genre. Après son film "Les Patriotes", Eric Rochant signe une passionnante série géopolitique et hyper réaliste sur des agents clandestins français avec "Le Bureau des légendes".
Cela reste la meilleure série française. Cinq saisons palpitantes sans effet de manche, disponibles sur Canal+, vendues dans le monde entier, sur des espions français d’un genre très spécial : les agents clandestins des services de renseignement, qui vivent sous une autre identité.
Le traitement est réaliste : les bureaux parisiens assez quelconques, boulevard Mortier à Paris, avec une machine à café défaillante. Et des agents envoyés à leurs risques et périls de l’Iran à la Russie, en passant par l’État islamique. Des menteurs professionnels au sang-froid impressionnant. Le Bureau des légendes est la série d’un seul homme : Eric Rochant est à la fois l’auteur et le réalisateur. Il aime le romanesque des récits d’espionnage qui parle de séduction, de mensonge. Du monde et de sa marche. Il avait déjà raconté en 1994 dans son film Les Patriotes le recrutement et la formation par le Mossad, les services de renseignement israéliens, d’un jeune Français juif qui avait émigré en Israël. Avide de lectures géopolitiques, il raconte dans Le Bureau des légendes les soubresauts du monde : la construction de centrales nucléaires en Iran, la prise d’otages occidentaux par Daech, la cyberguerre et le cyberespionnage en Russie.
Un casting cinq étoiles
Jean-Pierre Daroussin en flegmatique directeur du bureau, toujours bizarrement cravaté. La frêle Sara Giraudeau, nouvelle clandestine en Iran, notre porte d’entrée dans ce monde particulier. Et Mathieu Kassovitz, alias Malotru, dont on partage les vicissitudes, humain plus que tout. De retour en France après six années sous l’identité d’un professeur à Damas, il devient peut-être agent double voire agent triple pour le compte des Russes et des Américains. Sans compter Nadia El Mansour, qu’il a rencontrée à Damas.
La direction d’acteur aussi est minutieuse. Nourri au cinéma américain des années 70, les films politiques de Sidney Lumet, Eric Rochant reconstitue minutieusement la cellule de crise de la vraie DGSE, les badges, les ordinateurs des bureaux. Et multiplie les rebondissements. Une série aussi sur le métier d’acteur. Cinq saisons passionnantes à voir sans faute sur My Canal et Canal+.
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