L'empire des séries. L'espionnage en sept volets : "The Americans", des inflltrés russes en Amérique
Chaque jour cet été, on refait la généalogie des séries. Cette semaine, les 7 séries d'espionnage qui ont changé le genre. "The Americans" est un modèle : violente, terrifiante et historique. Une série située dans les années 80 sous la présidence de Ronald Reagan.
C’est la série d’espionnage la plus intense et folle jamais réalisée. Violente, familiale et sans concession. Elizabeth et Philip Jennings forment un couple apparemment sans histoire qui vit dans une banlieue pavillonnaire de Washington DC. Ils travaillent dans une agence de voyage. Ils ont deux enfants : Paige et Henry, et adorent préparer des cookies lorsqu’ils reçoivent.
Sauf qu’en fait ils sont espions russes, mariés fictivement par le KGB dans les années 60 en pleine guerre froide. Ils se sont installés aux États-Unis sous une fausse identité, afin de récupérer des données essentielles. La série les retrouve dans les années 80, alors que Ronald Reagan prépare sa "guerre des étoiles" et parle de la Russie comme de l’axe du mal. Leurs enfants parfaitement intégrés avec leurs jeans patte d’élephant ignorent tout. Comme leur voisin, le meilleur ami de Philip, qui travaille justement au FBI.
Mentir toujours et encore, avoir plusieurs identités, ce sont les thèmes de The Americans, une série vertigineuse créée par un ancien agent de la CIA Joe Weisberg, dont les six saisons sont disponibles sur Prime Video et Disney+. En 2010, on vient de démanteler un réseau d’espions russes infiltrés depuis des années. L’auteur trouve cette pratique anachronique et s’interroge : comment peut-on mentir non-stop à ses proches ? Qu’est ce que cela entraîne pour ceux qui mentent et pour leurs enfants, surtout s’ils apprennent un jour la vérité ?
Mais The Americans est aussi un thriller d’une intensité rare. La série dépeint les méthodes des agents secrets soviétiques : les fioles pour écrire avec de l’encre invisible, les déguisements en infirmière, en vétéran du Vietnam, ou en agent du gouvernement américain, etc. Les deux époux assassinent de sang-froid, à la hache pour qu’on ne puisse pas reconnaître une victime, ou par coup de couteau à la gorge. Les perruques et identités sont multiples. Avec ses acteurs convaincants, menés par Keri Russel, aux faux airs de Nicole Kidman, mère de famille, dévouée au KGB et capable des pires cruautés, la série est enfin fresque historique. Tourne-disques et walkman nous plongent dans les années 80. L'ultime saison s’achève au moment où Gorbatchev ouvre l’URSS et qu’au KGB, cette glasnost ne fait pas que des heureux. Une série juste géniale.
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