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L'empire des séries. Les bad boys dans les séries : JR et "Dallas"

Chaque jour cet été, on refait la généalogie des héros de séries TV. Cette semaine, nous commencons par l'histoire des anti-héros. Dans les années 80, JR dans "Dallas" devient le symbole de la réussite économique et individuelle, l'incarnation de l’égoïsme que le grand public va adorer détester. 

Article rédigé par franceinfo - Laurent Valière
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'acteur Larry Hagmann interprète JR Ewing dans la série "Dallas". (MAXPPP)

Le 21 novembre 1980. 81 millions de téléspectateurs aux États-unis, 360 dans le monde pour un épisode intitulé Qui a tiré sur JR ? Tout l’été, les républicains impriment des tee-shirts où il est écrit : "un démocrate a tué JR". Au milieu des soap-operas, Dallas et son anti héros JR font l’effet d’une bombe. On n’a jamais autant aimé un personnage cupide, égocentrique, manipulateur et immoral. C’est qu’il secouait le cocotier ce magnat du pétrole prêt à tuer pour parvenir à ses fins. Dallas est une série qui marque la fin des années Carter et bientôt l’élection de Ronald Reagan. Le libéralisme américain est à son comble. On adore les coulisses de cette famille richissime qui trône sur des champs de pétrole dans le très libéral Texas, ces frères et belles sœurs sublimes ou imbibées d’alcool qui se détestent.

La série révolutionne le soap-opera

Au départ, le créateur de Dallas David Jacobs avait imaginé un soap-opera autour de quatre couples de voisins. Mais la chaine CBS souhaite plus de glamour. Alors il se concentre sur une famille de cow-boys nouveaux riches du Texas, dont le père règne sur un ranch et du bétail tout en profitant de l’essor du pétrole dans les années 70. Ses deux fils sont à l’opposé. Autant Bobby – Patrick Duffy – est le gendre idéal, lisse,  avec une femme issue d’une famille plus populaire, autant JR  – Larry Hagman – est sans scrupule. Leur haine mutuelle est délectable. Et la série révolutionne le soap-opera : finies les histoires bouclées en un épisode, bienvenue les rebondissements incessants et fins d’épisodes qui laissent le spectateur sur sa faim. Le summum est atteint lorsque à la fin de la 3e saison un inconnu tire deux balles sur JR. JR est le premier antihéros que va adorer haïr l’Amérique : libéral, symbole de réussite économique et individuelle, incarnation de l’égoïsme, violent. Et pourtant, ce personnage devait au départ rester dans l’ombre. Mais comme l’explique le cocréateur Michael Filerman : "Larry Hagman a rempli le vide que Patrick Duffy lui a laissé".

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