Laurent Lafitte dans la série "Tapie" : "Je ne cherche pas à réhabiliter Bernard Tapie"

1997, Bernard Tapie passe une dernière nuit chez lui, rue des Saint-Pères, avant de partir en prison à Fresnes, condamné pour avoir acheté des joueurs de Valenciennes, avant un match de l’Olympique de Marseille. C’’est le point de chute de cette série Netflix en sept épisodes, qui raconte le destin de ce fils de chauffagiste qui grandit à Aubervilliers, se rêve chanteur, pétille d’idées, devient entrepreneur, patron de l’Olympique de Marseille, et éphémère ministre de François Mitterrand.

C’est Laurent Lafitte qui incarne de façon convaincante Bernard Tapie. La fiction, c’est son idée et celle du réalisateur Tristan Garcia. Comme s’il lui ressemblait. "On tournait le premier film de Tristan, raconte Laurent Lafitte. À un moment dans le film, j'ai une perruque et quand j'avais cette perruque, je ressemblais à Bernard Tapie. On s'est amusé un matin, en loge, à se le dire avec Tristan, et je dis : c'est marrant, c'est un personnage que j'adorerais incarner, et Tristan m'a dit : c'est une histoire que j'adorerais raconter".

Chaque épisode raconte une histoire

La première idée d’entreprise que Bernard Tapie se fait voler, son entrée en politique, le rachat d’entreprise pour un euro symbolique. Laurent Lafitte a retrouvé la gouaille de Bernard Tapie : "Je n'ai pas essayé d'être dans une démarche d'imitateur, qui serait purement sonore. Justement, j'essaie de trouver l'énergie qui provoquait cette voix. Mais j'ai l'impression qu'on a quand même une sensation de 'tapiesque' parce que j'ai essayé de trouver cette énergie, et c'est aussi la voix d'une époque, la voix d'un milieu."

La série, rythmée, a des allures d’Arsène Lupin. Bernard Tapie passerait presque pour un gentleman cambrioleur, un Robin des bois d’aujourd’hui. Mais Laurent Lafitte se défend de vouloir réhabiliter Bernard Tapie :

"Parce que j'ai l'impression que la série le montre avec toutes ses contradictions, et qu'il y a des questions qui vont rester en suspens, des zones d'ombre, et que ça va rester une personnalité qui est un peu comme une attraction-répulsion. Parce que, ce qui est intéressant dans la série, même si on connaît un peu le parcours de cet homme, c'est que c'est quelqu'un qui veut s'en sortir, et qui vient d'un milieu modeste, et qui a l'impression qu'il n'a pas les codes, et qui veut gravir les échelons, qui veut monter dans cet ascenseur social. Alors, la fin justifie-t-elle les moyens ? Je n'en sais rien. Chacun répondra."

Tapie, une série romanesque et rocambolesque réussie, en sept épisodes, à découvrir sur Netflix à partir du 13 septembre.