"The Fortress", en Norvège en 2037, rappelle "La Peste" de Camus

La Norvège devenue une forteresse fermée au reste du monde, voilà le pitch de cette dystopie diffusée chaque lundi sur Canal+ et qui a reçu le prix du meilleur scénario au festival Series Mania.
Article rédigé par Laurent Valière
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Une Norvège emmuréee face à un virus, la série rappelle "La Peste" de Camus. (CANAL+)

C’est une sorte de tableau idyllique au départ. En 2037, la Norvège s’est coupée de l’Europe et du reste du monde et vit dans le plus pur bonheur, en autarcie, produisant fruits, légumes et poissons. Jusqu’à ce qu’une bactérie commence à faire des victimes. Très vite les hommes politiques blâment les immigrés illégaux.

Ce thriller dystopique est plus vrai que nature. The Fortress est une série norvégienne que diffuse Canal+ chaque lundi soir, avec 3 personnages principaux : une scientifique qui chapeaute l’autoproduction du pays, un immigré illégal venu du Royaume Uni avec femme et enfants, un jeune opportuniste trop heureux d’être embauché par le premier ministre pour écrire des discours lénifiants.

Un virus qui se propage

La série résonne avec certaines situations contemporaines dans le monde. Pourtant son auteur, John Kare Raake, récompensé au Festival Séries Mania, l’a écrite il y a 10 ans : "J’ai commencé en 2014, lorsque j'ai vu à la télévision les premiers réfugiés arriver d'Afrique par bateau en Europe. Comme ils n'étaient pas été autorisés à rester, ils ont commencé à marcher vers le nord. Ce qui pouvait ensuite se passer, c’est que les pays pourraient se mettre à ériger des clôtures. La Hongrie et la Pologne ont été les premières à le faire. En Norvège, nous avons une sorte de mur invisible parce que nous n'accueillons que très peu de réfugiés."

La série évoque La Peste de Albert Camus, elle mêle virus qui se propage, médecins de bonne volonté, hommes politiques corrompus. Elle est sombre dans ses couleurs, angoissante, mais aussi politique, comme l’explique la coréalisatrice Cecilie Mosli : "Si nous ne regardons pas la crise climatique en face, le monde entier se déplacera vers le nord parce que ce sera le seul endroit où il sera possible de vivre. Cette perspective de Norvégiens qui ne pensent qu’à eux-mêmes, heureux comme ça, qui nient la crise climatique, aura des répercussions à bien des égards. Il est donc important de réaliser des séries qui parlent de cela."

The Fortress, 7 épisodes, pour une série norvégienne à découvrir chaque lundi soir sur Canal+.

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