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Camille Thomas, la violoncelliste qui joue dans les musées vides à cause du confinement

La soliste franco-belge de 32 ans publie des vidéos d’elle, jouant des morceaux classiques dans les plus beaux musées parisiens, vidés de leurs visiteurs à cause du confinement. Manière de mettre un peu de vie et de beauté au milieu du silence. Des vidéos qui lui valent, sur les réseaux sociaux, des milliers de partages et de commentaires.

Article rédigé par franceinfo, Marion Lagardère
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le violoncelliste Camille Thomas joue dans la bibliiothèque de l'Insttitut de France à Paris. (MARTIN BUREAU / AFP)

Confinement oblige, les musées sont totalement vides en ce moment. Camille Thomas, violoncelliste franco-belge de 32 ans, a donc décidé de les réveiller, de lutter contre ce silence imposé en y jouant, seule, quelques morceaux classiques et de mettre les vidéos en ligne. Elle avait déjà effleuré le concept en mars dernier, lors du premier confinement : on avait pu la voir jouer, perchée sur un toit parisien avec son instrument. Exercice qu'elle avait reproduit durant l'été en interprétant La vie en rose d'Edith Piaf. Il y a quelques jours, elle a donc renouvelé l’expérience, en postant une vidéo d’elle, interprétant le Kaddish de Maurice Ravel à l’Institut de France, le prestigieux monument parisien qui abrite les cinq Académies.

La vidéo a été vue plusieurs milliers de fois et lui vaut même quelques articles dans la presse internationale, en Italie notamment. Il faut dire que Camille Thomas n’est pas non plus une inconnue. Elle qui a posé ses doigts sur les cordes d’un violoncelle pour la première fois à quatre ans est depuis devenue une soliste renommée. En 2017, elle est même la première femme violoncelliste à signer chez Deutsche Grammophon, le plus prestigieux label de musique classique.

D’ordinaire, son quotidien est fait de concerts, de salles bondées qui vibrent sous les applaudissements. Mais voilà, en ce moment, les salles comme les musées sont fermés au public. "Or, dit-elle à l’AFP, il ne faut pas se laisser abasourdir". D’où l’idée de s’occuper des deux à la fois : faire vivre la musique privée de public dans des musées privés de visiteurs.

La tournée des musées parisiens

Pour ce faire, Camille Thomas en a donc contacté plusieurs. Elle a déjà sorti une autre vidéo tournée cette fois au Musée des Arts Décoratifs, et sept autres suivront d’ici février, au musée Rodin, au muséum d’Histoire Naturelle ou encore au musée d’Orsay.  "Parce qu’un musicien qui ne partage pas sa musique, dit-elle, c’est un musicien qui perd son sens et sa raison d’être."

Nul doute que sa raison de jouer à elle, c’est le partage. Sur les réseaux sociaux comme Twitter et Instagram, elle multiplie les mantras positifs, "ne rien lâcher""garder espoir". Des messages qu’elle accompagne donc en musique, avec ses vidéos. C’est doux, apaisant. Comme une consolation. Et cela prouve qu’on peut encore trouver quelques moments de grâce, totalement gratuits, en attendant des jours meilleurs.

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