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En Inde, la "Championne de la Terre de l’ONU" se bat pour sauver une espèce rare de cigogne

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Cela fait quinze ans que Purnima Devi Barman se démène pour aller à la rencontre des habitants des villages pour prendre la défense de cet oiseau malaimé et chassé au point d’avoir vu sa population baisser jusqu’à la quasi-extinction.

Article rédigé par Marion Lagardère
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des marabouts argala sur le compte Instagram de UN Environment Programme. (CAPTURE D'ÉCRAN)

Elle traque un oiseau depuis des années. Et le voilà. Cet oiseau, c’est le marabout argala, un échassier de la famille des cigognes chassé jusqu’à la quasi-extinction car détesté en Inde, symbole malgré lui de saleté et de malheur. C’est ce préjugé, cette idée reçue sur cet animal que Purnima Devi Barman combat depuis 15 ans, un combat pour lequel elle vient d’obtenir le titre de Championne de la Terre 2022 de l’ONU. Combat qui était loin d’être gagné d’avance. Pour comprendre, il faut imaginer une cigogne donc, avec une allure imposante, un peu préhistorique, un oiseau connu en Inde pour fouiller les décharges, ce qui lui vaut le surnom "d’avaleur d’os" et la réputation de propagateur de maladies.

Oiseau de mauvaise augure

Résultat : les marabouts argala sont chassés et tués à une fréquence telle qu’il ne reste plus aujourd’hui que 1200 individus, autrement dit 99% de moins que la population recensée il y a un siècle. Un déclin que Purnima Devi Barman s’est mise en tête d’enrayer. Biologiste de formation, elle est passionnée par les oiseaux depuis qu’elle est enfant, depuis que sa grand-mère lui a appris à les observer, reconnaitre leurs chants, leurs habitudes, or ces cigognes vivaient dans les marais, les bocages qui ces dernières décennies ont été asséchés pour servir de culture.

Privé de son habitat, l’oiseau s’est donc tourné vers les décharges. Et c’est cette vérité que Purnima Devi Barman a décidé de transmettre, en passant de village en village. Au fil des ans, son discours a convaincu. Elle a constitué de petits groupes de vigies, des femmes majoritairement, qui ont décidé de s’engager pour protéger les nids, empêcher les paysans d’abattre les arbres où ils se trouvent, et surtout expliquer, communiquer, donner à entendre la véritable histoire de cet oiseau incompris.

Dans la région de l’Assam au Nord de l’Inde, la bataille a porté ses fruits : en dix ans, on est passé de 28 nids comptabilisés à 250. Une prouesse réalisée grâce à la pédagogie, au dialogue, et c’est aussi cela que récompense l’ONU en décernant à Purnima Devi Barman le titre de championne de la terre, c’est cette preuve réjouissante qu’elle apporte que l’on peut combattre les préjugés les plus ancrés juste en partageant du savoir.

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