Environnement : Paola Gianotti parcourt 1 200 kilomètres pour documenter la déforestation en Amazonie
La championne cycliste s’est lancée dans une course d’un nouveau genre : utiliser sa notoriété pour interpeller et démontrer que nos vies européenes ont un impact à l'autre bout du monde.
Sa spécialité, d’ordinaire, ce sont les records de vitesse sur de longues distances. L’Italienne Paola Gianotti détient par exemple le record du tour du monde à vélo le plus rapide : 29 430 kilomètres en 144 jours homologué en 2014. Mais cette fois-ci, avec ce périple au Brésil, elle n’a pas cherché à battre un quelconque record : elle a voulu utiliser sa notoriété pour montrer autre chose à ses dizaines de milliers d’abonnés sur Instagram.
Elle a voulu montrer ce qui se passe en Amazonie, ce drame que l’on regarde souvent depuis le ciel, avec des images satellites : la déforestation massive du poumon de la planète, une déforestation que rien ne semble arrêter.
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Les derniers chiffres publiés, ceux de février nous disent que ce mois-là, 322 km² de forêt ont encore été rasés en Amazonie, c’est 62% de plus qu’il y a un an en février 2022. Pour rendre ces chiffres concrets, Paola Gianotti s’est donc lancée dans l’opération bike4brasil, opération qui a consisté à parcourir 1 200 kilomètres dans l’état du Mato Grosso, en Amazonie, l’un des plus touchés par la déforestation.
Au départ, elle était partie avec son vélo de course pour montrer la forêt, les zones déboisées, tronçonnées, c’est ce qu’elle a fait d’ailleurs quotidiennement via son compte Instagram, racontant les serpents qui traversent sous ses roues, les champs de soja à perte de vue, les ornières profondes laissées dans le sol par les monstres qui découpent les arbres en quatre secondes chrono. Et puis au fil des jours, ce sont les gens qu’elle a montré, les habitants, ceux qui vivent dans ces forêts, et de ces forêts depuis des générations, des siècles, et qui n’ont pas attendus pour s’opposer tant bien que mal aux bulldozers.
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Elle décrit par exemple sa rencontre avec les Indiens Xavantes qui parlent de ces hommes blancs qui arrivent, prennent la terre, y mettent d’immenses fermes et produisent pour exporter chez nous, en Europe, de quoi nourrir les quantités de bœuf et de poulet que nous mangeons. "Avec cette expérience, j’ai compris dans ma chair à quel point les choix que nous faisons ont un impact à des milliers de kilomètres. J’ai compris à quel point chacun de nous a dans sa vie, ses déplacements, son alimentation, sa consommation en général, le pouvoir d’agir." Manière de dire aux plus pessimistes qu’on n’est pas condamné à être spectateurs.
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