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L'étoile du jour. La footballeuse japonaise Yuki Nagasato entre dans l'histoire en intégrant une équipe masculine

La championne du monde va réaliser son rêve ultime en jouant pour une équipe masculine dans son pays. Une première car aucune fédération n’avait autorisé jusque-là une telle entorse à la sacro-sainte non-mixité.

Article rédigé par franceinfo, Marion Lagardère
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Yuki Nagasato, ici avec l'équipe du Japon en 2012, va être prétée par son club américain de football féminin à une équipe masculine au Japon. (BJORN LARSSON ROSVALL / SCANPIX-SWEDEN)

L’étoile du jour en porte déjà une (d’étoile) sur son maillot puisqu’elle est championne du monde de football. L’attaquante Yuki Nagasato, 33 ans, a soulevé la coupe en 2011 avec l’équipe du Japon. Elle est aussi médaillée d’argent aux JO de Londres, et entre tout simplement dans l’histoire du football, puisqu’elle va intégrer une équipe masculine. À partir d’octobre, son club actuel, le Red Star de Chicago, va la prêter pour une saison au Hayabusa Eleven. Il s'agit d'une équipe de deuxième division de la Ligue régionale japonaise, une ligue masculine. Et c’est une première.

Un arrangement avec les classifications

Jusque-là, aucune fédération n’avait autorisé une telle entorse à la sacro-sainte non-mixité. Il y a bien eu des entraînements partagés au Canada, ou quelques matchs autorisés aux Pays-Bas pour un programme-pilote dans un club amateur de quatrième division. Mais pour le reste, toutes celles qui ont essayé de franchir cette ligne se sont heurtées à des refus. Les femmes et les hommes ne peuvent pas jouer ensemble en catégorie professionnelle. C'est impossible et impensable, telle est la règle.

Pour valider le transfert demandé par la championne du monde, il a donc fallu s’arranger un peu avec les classifications et considérer le club japonais comme amateur, et pas professionnel. C’est ce qu’a fait la fédération américaine. Ainsi, l’honneur est sauf, et le contrat a pu être signé.

Son "rêve ultime"

Yuki Nagasato a posé jeudi devant les photographes avec le maillot de son nouveau club, tête haute et tout sourire, savourant sa victoire. Parce que c’était son idée, son "rêve ultime" à elle : jouer sans se préoccuper du genre des joueurs, juste pour l’amour du jeu, comme quand elle était petite et qu’elle tapait la balle avec son frère dans l’une des banlieues-dortoirs de Tokyo. "Ce transfert doit servir à envoyer un message fort à la société, dit-elle, à montrer qu’un monde sans frontières de genre ou de couleur de peau est possible."

À bien regarder sa vie, on comprend effectivement que les frontières ou les cases ne lui correspondent pas. Yuki Nagasato parle couramment allemand et anglais, se passionne pour l’anatomie et la génétique, pratique l’aikido, le ski nautique, joue du piano et de la batterie. Sur les réseaux sociaux, elle se présente comme "artiste". Parce qu’elle ne veut pas être que championne du monde, que Japonaise, ou que femme. Désormais, elle est aussi une pionnière, et la non-mixité n’a qu’à bien se tenir.

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