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Le chanteur Harry Styles, premier homme à faire la Une du magazine "Vogue", qui plus est, en robe

Le leader du groupe One Direction, qui chante depuis quelques années en solo, est le premier homme à apparaître seul en couverture du magazine de référence en matière de mode. Il plaide pour la fin des stéréotypes dans l’habillement.

Article rédigé par franceinfo, Marion Lagardère
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La chanteur Harry Styles en Une du magazine Vogue du mois de décembre. (VOGUE)

À 26 ans, Harry Styles est un artiste accompli. Chanteur star du groupe One Direction, avec 50 millions d’albums vendus dans le monde, il a commencé une carrière solo et publié son deuxième album l’année dernière avec un succès international. Son dernier clip, Watermelon sugar, cumule 150 millions de vues sur YouTube.

Et, cette semaine, il s’offre un coup d’éclat retentissant : être le premier homme seul, sans femme à ses côtés, en couverture de l’édition de décembre du magazine Vogue.

Et pour comprendre en quoi c’est vraiment révolutionnaire, il faut lire son discours. Car Harry Styles plaide pour que le regard genré sur les vêtements disparaisse, pour que l’on cesse de voir telle pièce comme étant réservée aux hommes, ou telle autre réservée aux femmes. Et pour le dire, il pose tout simplement en robe blanche à volants ourlés de broderies noires, avec ce message, imprimé en gros caractères en Une : "À chaque fois que vous érigez des barrières dans votre vie, vous vous limitez."

Les vêtements existent pour qu’on puisse s’amuser (...) lorsque vous enlevez “Il y a des vêtements pour hommes et il y a des vêtements pour femmes”, une fois ces barrières tombées, là vous vous donnez le champ libre

Harry Styles, chanteur

Vogue

Dans le long portrait que lui consacre le magazine, il raconte sa passion pour la mode et décrit son admiration pour certaines tenues des rayons femmes. Fascination qui remonte à l’enfance : "Un jour, dit-il, pour jouer dans une pièce de théâtre à l’école, j’ai dû porter des collants, et je pense que c’est là que le déclic s’est fait." L’expérience qui aurait peut-être traumatisé d’autres garçons déclenche chez lui une intense créativité vestimentaire. Il commence par s’inventer des tenues avec ce qu’il trouve dans le placard de sa mère, avant de rencontrer, quelques années plus tard, les créateurs qui l’habilleront sur scène. "Regardez Bowie, dit-il, et Prince, Elvis, et Elton John, et Freddie Mercury ! Il faut du flamboyant, c’est à ça que servent les vêtements."

Et il n’en est pas à son coup d’essai. L’année dernière déjà, il avait posté sur Instagram des photos très commentées : on le voyait en tutu rose, cigarette à la bouche, verre de champagne à la main. Surprenant, déstabilisant et curieusement élégant. Beau, osons le dire. Alors bien sûr, l’imaginaire de tout le monde n’est pas forcément prêt pour ce genre de saut. Pourtant l’histoire de l’humanité nous offre nombre d’exemples, des kilts des guerriers écossais aux talons hauts de Louis XIV, symbole ultime de puissance et de pouvoir en son siècle. En 2020, Harry Styles, lui, ne parle pas de pouvoir, mais de liberté, totale, effective. Et l’air de rien, un peu de philosophie en Une de Vogue, ça, c’est révolutionnaire.

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