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Malala Yousafzai, qui milite depuis 2009 pour le droit des filles d’aller à l’école, décroche un diplôme à l'université d’Oxford

La cérémonie de remise des diplômes aurait dû se tenir en 2020 mais l’épidémie de Covid-19 l’a repoussée. Vendredi 26 novembre, Malala a donc reçu officiellement son bachelor’s degree en philosophie, droit et économie. Un symbole fort pour elle qui s’est battue pour le droit d’étudier.

Article rédigé par Marion Lagardère
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Malala Yousafzai diplomée de l'université d’Oxford (Grande-Bretagne). (JEFF OVERS / BBC via AFP)

C’est un diplôme en forme de revanche, de preuve que les balles n’arrêtent pas les idées, puisque la diplômée est Malala Yousafzai, la jeune Pakistanaise prix Nobel de la Paix en 2014 pour son engagement sur la scolarisation des filles.

Vendredi 26 novembre, à l’université d’Oxford en Angleterre, lors de la cérémonie de remise des diplômes, Malala a reçu, à 24 ans, son bachelor’s degree, l’équivalent d’une licence, en droit, économie et philosophie. "Quelques mots en latin ont été prononcés, écrit-elle sur Instagram, et comme vous pouvez le voir, j’ai un diplôme". Une publication accompagnée de plusieurs photos d’elle, posant fièrement dans l’uniforme des jeunes diplômés, avec le fameux couvre-chef carré que les étudiants lancent en l’air en fin de cérémonie. C’était le rêve de sa vie, ce pour quoi elle s’est toujours battu : le droit d’apprendre.

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En 2009, à Mingora, au nord du Pakistan, Malala avait onze ans lorsqu’elle a ouvert le blog qui l’a fait connaître. Elle y dénonçait les exactions des talibans dans sa région, leurs patrouilles pour empêcher les filles d’aller à l’école, allant jusqu’à incendier des établissements. À l’époque, son témoignage fait du bruit, sa parole porte trop selon les fondamentalistes qui, en 2012, tentent de l’assassiner. Alors qu’elle s’apprête à monter dans un bus scolaire, l’un d’eux lui tire une balle dans la tête.

Très gravement blessée, et totalement inconsciente, elle est transférée d’hôpitaux en hôpitaux, et se réveille finalement en Angleterre, à l’hôpital militaire de Birmingham, où l’attendent de longs mois de reconstruction chirurgicale et surtout sa nouvelle vie. Dès 2013, Malala devient une icône, s’exprime à l’ONU, reçoit prix sur prix, écrit un livre, lance sa fondation pour l’éducation des filles dans le monde.

Et en 2017, elle a décidé de faire enfin quelque chose pour elle-même, s’inscrire à Oxford, étudier. Et elle a adoré : "C’était une très belle expérience, dit-elle au magazine américain People, avoir le temps d’apprendre, et être avec des gens de mon âge, c’était nouveau pour moi, tout comme le fait de se coucher tard, de jouer au poker, ou encore aller entre amis au Mc Do." Autant d’expériences que Malala, surprotégée et projetée dans un monde d’adultes depuis l’enfance, n’avait jamais vécues.

Son prochain défi : passer d’étudiante à enseignante, puisqu’elle va désormais former des activistes, et aider les jeunes qui veulent défendent leur droit à l’éducation à s’organiser.

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