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Marie Cohuet, activiste écolo de 26 ans, s'invite sur le podium du défilé Louis Vuitton pour dénoncer la surconsommation

L’incident a eu lieu mardi, au Louvre à Paris, lors du défilé printemps-été 2022 de Louis Vuitton. L’activiste a réussi à défiler avec sa banderole en mains, filmée par les dizaines de smartphones des invités du premier rang. Geste qu’elle revendique pour pousser le monde de la mode à changer.

Article rédigé par franceinfo, Marion Lagardère
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Marie Cohuet pendant le défilé Louis Vuitton à Paris, le 5 octobre 2021. (IK ALDAMA / IK ALDAMA)

C’était mardi 5 octobre, en pleine fashion week à Paris, et c’est peut-être l’image la plus commentée de la semaine dans le petit milieu de la mode : une femme défilant au milieu des mannequins du défilé Louis Vuitton en brandissant une banderole blanche sur laquelle on pouvait lire en anglais : "Surconsommation = extinction". Marie Cohuet, 26 ans, membre de l’association Les amis de la Terre, a réussi à parcourir tout le podium, et même à poser quelques secondes devant les photographes avant d’être ceinturée et exfiltrée par deux vigiles.

C’est ce qui s’appelle pirater un défilé et c’était tellement bien fait, la banderole parfaitement lisible, que l’image a fait le tour du monde, du New York Times aux États-Unis, au Standard à Hong Kong, en passant par le Daily Times en Afrique du Sud. Sans parler des millions de vues que la vidéo a accumulées sur les réseaux sociaux.

Le fruit de plusieurs jours de préparation a expliqué Marie Cohuet sur son compte Twitter pour revendiquer cette action, pensée avec d’autres activistes des mouvements écologistes Extinction rebellion et Youth for climate, dont plusieurs d’ailleurs sont d’anciens mannequins déçus par une industrie qui peine à se réformer. "Si nous avons fait ça, explique-t-elle, c’est parce que le secteur du textile est l’un des plus polluants au monde. Il faut donc arrêter de déclarer que la mode est obsolète toutes les deux semaines, arrêter la course effrénée aux nouvelles collections, et amorcer une transition."

Cela peut sembler radical, pourtant c’est exactement la direction qu’ont décidé de prendre les millions de jeunes qui se ruent dans les friperies, les puces, et les magasins Emmaüs. Favorisant l’occasion plutôt que le neuf, pour réutiliser, revisiter, plutôt que jeter.

Le problème est connu : chaque année, 56 millions de tonnes de vêtements sont vendus dans le monde, soit 60% de plus qu’il y a quinze ans. Ce qui veut dire toujours plus de matière, de produits chimiques et d’eau gaspillée. Bien sûr, c’est chez Zara, Primark et H&M qu’il y a 24 collections différentes par an, pas en haute couture. Certes. Mais c’est encore la haute couture qui donne le ton de l’obsolescence, qui décide qu’un style est forcément désuet au bout de six mois et entretient l’idée qu’une garde-robe doit être sans cesse renouvelée. Enfin, ce sont bien les pièces proposées par la haute couture qui inspirent celles vendues par les enseignes de fast-fashion. D’où ce happening dans un défilé d’une marque de luxe.

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