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Mis au défi par sa mère, un adolescent tient six ans sans réseaux sociaux et fascine les Américains

Lorna Klefsaas, mère de quatre enfants dans le Minnesota, a promis 1 800 dollars à son fils cadet s’il parvenait contrairement à ses sœurs à se passer d’Instagram et de Snapchat. Il a tenu de ses 12 à ses 18 ans et son récit sur les bienfaits de l’exercice est dans tous les journaux américains. 

Article rédigé par Marion Lagardère
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Sivert, 18 ans, sur le compte Facebook de sa mère, Lorna Klefsaas. (CAPTURE D'ÉCRAN)

L’histoire se passe aux États-Unis, mais, en réalité, elle intéresse bien au-delà, les réseaux sociaux, Facebook, Twitter, et autre Instagram grignotant le temps disponible de millions d’adolescents sur la planète.

D’où l’initiative de Lorna Klefsaas, mère de quatre enfants à Motley dans le Minnesota, qui a décidé en 2016, de passer un marché avec son cadet. Son fils, Sivert, fêtait ses 12 ans et elle lui a fait une proposition : si, jusqu’à ses 18 ans, il ne s’abonnait à aucun réseau social, elle lui donnerait, le jour J, 1 800 dollars. "À l’époque, la somme m’a semblé énorme, confie-t-il à CNN, je me disais qu’avec ça je pourrais m’acheter une maison ! Alors, j’ai accepté." Et il a tenu.

Six ans plus tard, Sivert vient de fêter ses 18 ans et sa mère lui a remis les 1 800 dollars promis, avec une bonne dose de fierté. "Ce qui m’a poussée à le mettre au défi, explique-t-elle, c’est de voir ses trois grandes sœurs, mes propres filles, complètement accros à Instagram et Snapchat, elles étaient obnubilées par les commentaires, les réactions, jusqu’à s’en rendre malades. Cela influençait leur humeur, les déprimait souvent, alors je me suis dit ‘on va voir si Sivert peut s’en passer’." Non seulement, il s’en est très bien passé, mais sa vie sociale n’en a pas du tout pâti. Bien au contraire. "Je n’ai jamais pensé craquer, dit-il. À vrai dire, c’est surtout devenu une sorte de fierté, ma petite spécificité auprès de mes amis, ça m’a donné un statut unique dans mon groupe."

Il ajoute que, de toute façon, même sans avoir de compte, on n’échappe pas à ce qui se passe sur les réseaux sociaux, tout le monde lui a toujours raconté ce qui s’y déroulait, échanges, polémiques, drames parfois. Quant aux bienfaits de l’exercice, il juge que contrairement à ses amis, il sait mieux se concentrer, plus rapidement, plus longtemps, et qu’il n’a pas de problème d’estime de soi aussi. Ironie de l'histoire : il vient d’ouvrir un compte sur Instagram. Et avec ses 1 800 dollars, il compte s’acheter un écran plat.

Toujours est-il que l’initiative de Lorna Klefsaas a passionné les journaux, y compris de références comme le Washington Post, mais a aussi inspiré pas mal de discussions... sur les réseaux sociaux entre parents désemparés. Preuve que tout le monde est plus ou moins confronté à ce même problème d’addiction, de dépendance aux "J’aime" et aux petits cœurs d'Instagram. D’où la question : et nous, adultes matures et éclairés, pourrions-nous nous en passer pendant six ans ?

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