Vivienne Westwood, la "punk fashion queen" : l'anticonformisme comme art de vivre
Vivienne Westwood est décédée jeudi 29 décembre à l’âge de 81 ans. Le Royaume-Uni salue la mémoire d’une créatrice de mode qui a bousculé les conventions.
Vivienne Westwood était une créatrice punk puisqu’elle a accompagné ce mouvement en Grande-Bretagne, dès les années 70. Bien loin de son paisible village natal dans le Derbyshire. Bien loin aussi de sa première carrière professionnelle, celle d’institutrice. Un travail qu’elle abandonne pour créer des bijoux, des vêtements, pour suivre son inspiration, pour casser les codes. Elle assiste à des concerts punks, danse dans le public mais parfois sur scène également. Ce chaos lui plaît, à elle l’irrévérencieuse.
Elle ne tarde pas à habiller les artistes. Des tenues provocantes, sensuelles, androgynes, contestataires où elle écrit "Sois raisonnable, demande l’impossible" ou encore malmène un portrait de la Reine. Avec son compagnon Malcolm McLaren, elle ouvre une boutique à Chelsea, dans l’ouest de Londres. Une boutique qu’ils baptisent tout simplement SEX en grandes lettres roses au-dessus de l’entrée. Il produit les Sex pistols, elles les habille. Vivienne Westwood popularise le punk au-delà de la musique. Elle voit dans cette tendance, une expression de son anticonformisme et de ses envies révolutionnaires.
De la subversion à l'institution
Elle avait fini par s'éloigner de la musique punk, déçue justement que les groupes ne comprennent pas la portée politique du message. Et elle a prolongé la subversion dans ses vêtements. Jusqu’à devenir une institution. Au point d’être décorée de l’Ordre de l’Empire britannique en 1992. Elle reçoit sa médaille des mains d’Elisabeth II. Devant les photographes, Vivienne Westwood fait tournoyer sa robe. Elle rit aux éclats : elle ne porte rien en dessous.
Si elle n’aimait pas les dirigeants politiques et ne s’en cachait pas, elle a toujours été engagée. Dans la prévention contre le Sida, la défense des animaux, la lutte contre le réchauffement climatique et ces dernières années pour soutenir Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, auquel elle a rendu visite plusieurs fois dans sa prison londonienne.
Aujourd’hui, sa boutique sur Kings road à Londres est toujours ouverte, elle s’appelle désormais Fin du Monde.
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