La gloire et la chute de Merv Adelson, le producteur de "Dallas"
Si vous le croisez, vous ne
devinerez pas son histoire. Il a 83 ans, des cheveux blancs, des petits yeux
bleus. A Santa Monica, en Californie, il promène son chien sur la plage. Puis
il rentre chez lui : un appartement de 46 mètres carrés, une kitchenette, un
vieux futon. Il y a quelques années encore, l'homme qui habite ici jouait au
golf avec Bill Clinton. Il possédait 300 millions de dollars.
La chute est violente.
Pourtant, Merv Adelson, le producteur de Dallas aime raconter ses souvenirs. Vous les découvrirez dans*
-
Courrier Internationa l.
Le magazine reprend une enquête de Vanity Fair , version américaine.L'histoire commence à Las Vegas, au tout début des années 1950. La ville est un
immense chantier. Elle vit à cent à l'heure. Les casinos ouvrent les uns après
les autres. Tout est à construire. C'est là que le jeune Merv Adelson débarque
en 1953. Ce fils d'immigré russe cherche une idée. Il la trouve : il crée à Las
Vegas le premier supermarché ouvert vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Adelson devient promoteur immobilier. A 24 ans, il est millionnaire.
A Las Vegas, il est chez
lui. Il va de soirée en soirée, dîne avec Franck Sinatra, avec Dean Martin. Un
jour, il rencontre un homme qui va changer sa vie. Un quinquagénaire
sympathique, discret, poli. Il s'appelle Moe Dalitz. Il est très respecté. Et
pour cause : Moe Dalitz est le parrain de Las Vegas, un pilier de la mafia. Les
deux hommes s'entendent très bien. Ils s'associent. Ils font des affaires. Ils
construisent un hôpital, des maisons. Ces activités sont légales, l'origine des
fonds, beaucoup moins.
En 1965, les deux amis sont
ensemble, encore, pour ouvrir ce qui va devenir un lieu mythique sur la côte
californienne : Le Rancho La Costa, un des hôtels les plus célèbres de la
pègre. Dans Courrier International , Merv Adelson s'en souvient : "les
mafieux venaient par centaines (...) Je n'aimais pas ça mais on ne pouvait rien
y faire. Je leur devais de l'argent !"
Il comprend alors qu'il doit
rompre, qu'il doit changer d'horizon. Sa nouvelle vie, ce sera Hollywood. A la
fin des années 1960, la télévision est en pleine expansion. Avec un producteur,
Merv Adelson crée la société Lorimar. Il engage des scénaristes et produit ses
premières séries. Pendant plus de quinze ans, il enchaîne les succès : La
famille des collines , Côte Ouest et bien sûr
Dallas . Adelson est sur un piédestal.
En 1986, il vend sa société
à Warner qui devient le groupe Time Warner, puis le groupe AOL Time Warner.
Quand la bulle internet éclate, les actions de la société s'effondrent. Merv
Adelson en possède des millions. Il ne les revend pas. En quelques mois, il
perd 90% de sa fortune.
Voilà comment il se retrouve
aujourd'hui au bas de l'échelle. Il a encore de quoi vivre, mais son quotidien
n'a plus rien à voir avec les fastes de Las Vegas et d'Hollywood. Merv Adelson
le sait mieux que personne : le monde des affaires est impitoyable.
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