L'info de l'histoire : professionnels ou amateurs, quel est le métier des participants aux Jeux olympiques ?

Hier comme aujourd'hui, certains grands champions avaient un métier en plus de leur carrière d’athlète.
Article rédigé par Fabrice d'Almeida
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le coureur Boughera El-Ouafi, champion olympique en 1928 à Amsterdam était ouvrier chez Renault à Billancourt. (AGENCE ROL. AGENCE PHOTOGRAPHIQUE (COMMANDITAIRE) / BIBLIOTH?QUE NATIONALE DE FRANC)

Il y a cette critique persistante : aux Jeux olympiques, les participants ne sont pas des vrais amateurs. Ce sont des pros déguisés. Et avant ce n’était pas comme cela. En fait il y a deux notions à bien distinguer : l’amateurisme et l’olympisme. Depuis le début, dans l’olympisme, il y a des disciplines dans lesquels des professionnels ont été autorisés. La toute première, dès 1896, c’était l’escrime. Sinon, aux Jeux olympiques, il n’y aurait pas eu les meilleurs de la spécialité : les maîtres d’arme

Le comité était strict si bien que soit les athlètes étaient soutenus par leur université, par exemple aux États-Unis, ou par l’armée ailleurs, soit ils étaient fortunés comme les membres des aristocrates fortunés et quelques rentiers. Mais plus souvent ils devaient travailler.

Boughera El-Ouafi, par exemple, Français d’origine algérienne, représente modèle d’amateur. Il participe à la fin de le Grande Guerre, finit 7e aux jeux de Paris, voici un siècle, puis obtient tenez-vous bien la médaille d’or aux jeux d’Amsterdam en 1928. Pour financer cela, après sa sortie de l’armée, il devient ouvrier chez Renault à Billancourt et travaille à la chaîne. Après 1928, il devient pro un moment et est rayé des cadres amateurs.

De nombreux athlètes doivent avoir un emploi pour vivre et préparer les JO 

Jean-François Lamour, ancien champion d'escrime et ancien ministre des Sports, consultant escrime de franceinfo pendant les JO devait aussi travailler comme masseur kinésithérapeute pour gagner sa vie. "Je travaille au dispensaire à l'Insep, disait-il en 1987 alors qu'il préparait les Jeux de Séoul. On a quelques contrats avec des sponsors, mais ça n'a rien à voir avec le tennis et le football."  Jean-François Lamour, il faut trouver le moyen d’aider les sportifs. En France, certains athlètes sont policiers. C'est le cas de Maiava Hamaouche, qui a participé aux jeux de Tokyo, en 2021. Il y en 25 dans la police pour ces jeux de Paris 2024, 144 dans les Armées, 32 dans les douanes, une vingtaine à l’Éducation nationale. D’autres sont en entreprises. Et ce ne sont pas des emplois fictifs. Ils y passent souvent un mi-temps. 

On se souvient des pays de l’Est qui avaient un système similaire. Le coureur Emil Zatopek était colonel dans l’armée Tchèque. Évidemment les sports qui admettent les professionnels sont plus nombreux aujourd’hui : le foot, la boxe, le tennis, etc... Mais souvent des conditions d’âges ont été mises pour éviter que les jeux deviennent une épreuve comme les autres.

Léon Marchand, lui, le nageur français médaillé d'or en 400 mètres 4 nages dimanche est étudiant et nageur dans une université américaine, celle de l’État d’Arizona.

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