Paris 2024 : aux Jeux, l'important c'est de gagner !

L'info de l'histoire revient aujourd'hui sur ces phrases que l'on a tous entendues : "l’important c’est de participer" ou "c’est la dure loi du sport."
Article rédigé par Fabrice d'Almeida
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Alice Finot, après l'épreuve de 3 000 m steeple, lors des Jeux olympiques de Paris, le 6 août 2024. (STADION-ACTU / MAXPPP)

L’important c’est de participer, si l’on en croit les experts, serait une idée que Pierre de Courbertin aurait reprise d’un évêque à l’occasion des jeux de Londres, en 1908. Il aurait dit : "L’important dans la vie ce n’est point le triomphe, mais le combat, ce n’est pas d’avoir vaincu, mais de s’être bien battu."

Un peu différent de la formule lapidaire entrée dans l’histoire. C’était sans doute vrai en 1908. La sélection aux Jeux était encore limitée, avec des minima pas trop difficiles et Coubertin insistait sur la manière de se comporter. Une façon de préciser que la victoire ne doit pas être obtenue à n’importe quel prix.

Mais le sport a changé. Depuis les années 1930, les Jeux olympiques se sont chargés de multiples enjeux qui font que participer est loin de suffire. À la simple participation s’ajoutent des enjeux idéologiques car les pays organisateurs veulent toujours en faire une vitrine de leur réussite. C’est vrai des nazis en 1936, de Moscou en 1980, de Los Angeles en 1984 ou encore de Pékin. La course à la fierté nationale avec le nombre de médailles obtenues est devenue mondiale.

Une participation au sens différent

Dès les années 1980, en France, par exemple, les médaillés obtiennent des primes. François Mitterrand a voulu établir ce système en 1984.

En 1988, les primes sont doublées. 200 000 F pour une médaille d’or, soit environ 56 000 euros actuels, expliquait Christian Bergelin secrétaire d’Etat à la Jeunesse et au Sport. C’est le même système qui continue aujourd’hui avec 80 000 euros pour l’or.

Pour ceux qui n’obtiennent rien, on dira que c’est la dure loi du sport. Ces athlètes qui reviennent bredouilles, aujourd’hui plus qu’hier, mesurent la différence entre gagner et perdre et se disent sans doute que l’important est de l’emporter. Car certains avaient tout sacrifié pour Paris 2024 et une chute, ou un défaut collectif comme avec nos footballeuses éteint le rêve. Après les Jeux la lumière s’arrête.

Alors il reste les petites consolations. L’association des olympiens français qui permet de retrouver des camarades et de prolonger la mémoire de l’événement s’il a été vécu agréablement. Plus souvent ces anciens athlètes se tournent vers l’avenir et se fixent un autre horizon. Le sport apprend aussi cela.

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