Alain Grandjean, président de la FNH : "Il faut libérer les investissements verts !"
Comment financer la transition écologique ? Les sommes nécessaires sont colossales. Pour l’économiste Alain Grandjean, président de la Fondation Nicolas Hulot, il faut briser « la camisole des règles budgétaires dépassées ».
Et si le ministère de la transition écologique s’installait à Bercy ? C’est la proposition - symbolique - d’Alain Grandjean, président de la Fondation Nicolas Hulot pour l’homme et la nature qui publie Agir sans attendre (Les Liens qui libèrent).
On ne peut pas compter que l’argent dans notre vie de demain. Il faut compter aussi le carbone, et ce qu’on appelle en économie les externalités. Nos choix doivent tenir compte de la réalité écologique
Alain Grandjean, président de la Fondation Nicolas Hulotsur franceinfo
A deux semaines des élections européennes, l’économiste appelle à "libérer les investissements verts", pour financer la transition écologique, qui requiert des sommes colossales, entre 55 et 85 milliards d’euros par an, rien que pour la France, selon l’institut I4CE. Des investissements dans le logement, dans les infrastructures, dans les transports (plus) propres, etc.
Pour les élections européennes, LREM et le MoDem proposent d’investir au moins 1 000 milliards d’ici 2024 dans la transition écologique et de créer une banque du climat. "J’aurais bien aimé, répond Alain Grandjean, qu’Emmanuel Macron fasse simultanément et dès aujourd’hui l’équivalent de ce programme en France. On n’a pas besoin d’attendre l’accord des 27".
Investir massivement, tout en respectant les traités européens
Les règles budgétaires européennes sont claires. La dette publique d’un pays ne peut dépasser 60% de son produit intérieur brut. La France s’en affranchit déjà, flirtant avec les 100% du PIB. Peut-elle creuser encore davantage sa dette ?
Selon Alain Grandjean, la France peut investir massivement dans la transition, tout en respectant les traités européens. Elle peut notamment faire jouer la clause des "circonstances exceptionnelles". "Si on n’est pas dans des circonstances exceptionnelles, quand le serons-nous ?", interroge l’économiste : "Cette crise climatique majeure va emporter l’habitabilité de notre planète dans les trente ans qui viennent !"
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