Bouteilles en plastique : "La consigne n’est pas écolo pour deux sous", selon le patron de Paprec
Le gouvernement veut créer un système de consigne pour les bouteilles en plastique. Paprec, leader du recyclage, s'y oppose. Selon son fondateur, Jean-Luc Petithuguenin, la mesure va coûter 500 millions d'euros aux Français.
Faut-il créer une consigne pour les bouteilles en plastique ? Le débat fait rage. Le gouvernement a inscrit la mesure dans sa loi anti-gaspillage, examinée au Sénat. Les professionnels du recyclage, eux, fustigent une fausse bonne idée.
Jean-Luc Petithuguenin est à la tête de Paprec, leader indépendant français du recyclage. Il est aussi vice-président de Federec, la fédération du secteur. Invité éco de franceinfo, il dénonce une mesure, "pas écolo pour deux sous" : "Si nos bouteilles allaient dans la mer, je viendrais soutenir ce projet. Mais en France, nos bouteilles ne finissent pas dans la mer ! Elles finissent au recyclage, pour 57%, et pour le reste, à 42%, ou en décharge ou à l'incinération".
500 millions prélevés aux consommateurs ?
Le patron de Paprec dénonce un transfert de charge, au détriment du consommateur : "Aujourd'hui, c'est Coca-Cola qui paie un centime pour mettre ses bouteilles en linéaire. Demain, c'est vous, consommateur, qui allez payer 15, 20 ou 25 centimes".
Selon Jean-Luc Petithuguenin, 500 millions d'euros vont être prélevés "sur le pouvoir d'achat des Français", soit tout l'argent des consignes non récupérées. Le dirigeant insiste : "Est-ce qu'on utilise ces 500 millions pour quelque chose de valable pour l'environnement ? (…) Si ces 500 millions, on les prend aux consommateurs et qu'on va nettoyer les forêts, etc., c'est un autre débat. Mais ce n'est pas ce qui a été abordé !"
Les recycleurs rejettent "l'amalgame" du gouvernement
La secrétaire d'État à la Transition écologique, Bruno Poirson, a dénoncé mardi 24 septembre "le lobby des gros recycleurs", accusé d'entretenir un système opaque, et d'envoyer les plastiques français en Asie et en Afrique. "Totalement faux", selon Jean-Luc Petithuguenin, qui lui reproche "un amalgame" et met en avant ses 9 000 salariés et ses sites français. "Dans toute activité, il y a toujours quelques voyous (…) Est-ce qu'on condamne pour autant toute une profession ? Je ne suis pas d'accord".
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