Covid-19 : "Pour les étudiants, l’enjeu est de tenir au quotidien", selon la directrice de l’École de management et de l’innovation de Sciences Po

En pleine crise sanitaire du Covid-19, économique et sociale, Emmanuel Macron s’est adressé, vendredi 4 décembre, à la jeunesse dans une interview à Brut. Le président de la République a mentionné l’éventualité de rouvrir un petit peu plus tôt que prévu les universités dont la réouverture est pour le moment en février. C'est une annonce  particulièrement "bienvenue" pour Natacha Valla, directrice de l’École de management et de l’innovation de Sciences Po, aussi bien pour "les enseignants"  que pour "les étudiants" .

Elle estime que la difficulté est "pour ces étudiants de gérer vraiment le quotidien et de gérer aussi le contact qui n’a jamais vraiment pu se faire avec les enseignants. De ne pas lâcher l’affaire, ensuite de voir ce qui se passera sur le marché du travail le jour où ils vont y arriver".

Une génération habituée aux crises

La situation est difficile mais Natacha Valla ne souhaite pas pour autant parler de génération sacrifiée."Je n’aime pas trop cette idée de sacrifice. Cela fait quinze, vingt ans, que l’on va de crise en crise. Cette génération c’est sans doute celle des crises." 

C'est une génération qui aura développé une capacité de résilience beaucoup plus importante que la nôtre parce qu’elle aura dû gérer des phases de risques et d’incertitude.

Natacha Valla

à franceinfo

"Je pense que l’enjeu c’est d’équiper ces jeunes à être capable de gérer dans la stabilité individuelle, psychologique et économique sur longue distance, leur durée de vie", insiste la directrice de l’École de management et de l’innovation de Sciences Po.

Cette crise du Covid-19 aura aussi des conséquences sur le monde de l'enseignement. Quitte à le transformer durablement ? Pour l’économiste, il est nécessaire "d’en faire un outil de progrès. On l’a vu au niveau du développement des outils digitaux. La façon dont l’ensemble de l’appareil éducatif a pu absorber des nouvelles technologies pour qu’elles soient utiles et continuer à éduquer. Aujourd’hui, l’enjeu est de transformer cet acquis transitionnel en acquis structurel".