Covid-19 : Spotify ne connaît pas la crise grâce aux "20 millions de personnes qui utilisent le streaming en France", se réjouit son directeur

Contrairement à l'industrie des concerts, la musique enregistrée résiste à la crise du Covid-19. Le SNEP (syndicat national de l'édition phonographique) vient de publier son bilan annuel. Les ventes de musique sont restées stables l’an dernier (+0,1%), malgré la pandémie.

Invité éco de franceinfo, mardi 16 mars, Bruno Crolot, le directeur général de Spotify en France, salue ces derniers chiffres : "On est très heureux d’avoir contribué à maintenir le marché", explique-t-il, alors que la fermeture des salles de spectacle a lourdement pénalisé le secteur.

Le succès de répertoires "plus anciens"

Spotify profite d'"une progression forte, de 20%, du streaming en France", explique le patron de la plateforme de musique, et même "de 23% pour la partie payante, pour les abonnements".

Aujourd’hui, détaille Bruno Crolot, "20 millions de personnes utilisent le streaming en France, gratuit ou payant, et 12 millions pour les abonnements". Au niveau mondial, Spotify revendique 155 millions d’abonnés payants, pour 345 millions d’utilisateurs au total, soit, selon le dirigeant, une progression de 27% l’an dernier.

La pandémie a parfois changé les habitudes des amateurs de musique : "On a vu des répertoires plus anciens remonter, notamment ceux qu’on appelle les ‘golds’, les catalogues des années 1980 et 1990. Peut-être un effet ‘madeleine de Proust’ ?", s’interroge Bruno Crolot. Le patron de Spotify en France observe aussi l’essor des playlists adaptées au confinement, centrées sur le sport ou le télétravail.

Les artistes français plébiscités

Les artistes français sont toujours les plus écoutés : "Sur le top 20 des artistes les plus écoutés en France en 2020, il y a 19 productions locales (…) On est très satisfaits de cela, car notre vocation est de soutenir les artistes locaux, en France, mais aussi à l’international", affirme Bruno Crolot.

Le directeur général de Spotify, qui a participé ces derniers mois à une étude du Centre national de la musique sur la rémunération des artistes, se dit par ailleurs ouvert à de nouvelles réflexions sur le sujet.