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Gaz : "Pour l’heure, la Russie honore ses contrats", selon l’économiste Catherine Locatelli

Pour cette spécialiste des hydrocarbures et de la Russie, si les Occidentaux ont besoin du gaz russe, Moscou a également besoin de ses partenaires, malgré la crise autour de l'Ukraine. 

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Pour sanctionner la Russie, l'Allemagne a suspendu la mise en service du gazoduc Nord Stream 2. (STEFAN SAUER / DPA VIA AFP)

Le bras de fer entre la Russie et les pays occidentaux se joue aussi dans le secteur de l’énergie. Pour sa fourniture de gaz, l’Europe dépend à 40% de Moscou. Le régime de Vladimir Poutine va-t-il se servir de cet avantage ? Invitée éco de franceinfo, l’économiste Catherine Locatelli, chargée de recherche au CNRS et spécialiste des hydrocarbures, constate que, "pour l’heure, les contrats sont honorés".  

Si la crise autour de l’Ukraine s’accentue, que fera la Russie ? Pourrait-elle couper l’approvisionnement de ses clients européens ? Elle y réfléchira à deux fois, selon la spécialiste : "Pour Moscou, les exportations gazières sont extrêmement importantes. Les hydrocarbures, c’est plus de 60% des rentrées en devises de la Russie. Couper les livraisons gazières à l’Europe serait très préjudiciable à son économie". Surtout, insiste la chercheuse, que ces livraisons "ne peuvent pas être reportées ailleurs", contrairement aux livraisons de pétrole.  

Le gazoduc Nord Stream II au centre du bras de fer  

Les pays occidentaux ont commencé à prendre quelques sanctions contre la Russie. L’Allemagne suspend l’autorisation de mise en service du nouveau gazoduc Nord Stream II, qui la relie à la Russie sans passer par l’Ukraine. Selon Catherine Locatelli, cette décision, symboliquement forte, "ne change rien, concrètement", à court terme, car les livraisons par ce gazoduc n’avaient pas commencé.  

Mais à moyen terme, ce retournement "pourrait avoir des conséquences importantes" : "Il faut rappeler que, pour la Russie, Nord Stream, c’est le moyen de sécuriser son approvisionnement, car il n’y a pas de pays de transit. Ça voudrait donc dire moins de fourniture à partir de la Russie".

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