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Hausse des prix de l’énergie : les grandes surfaces réclament aussi un "bouclier tarifaire" selon l'un de ses représentants

Thierry Cotillard, président de PERIFEM, assure que lors des négociations des contrats d'énergie effectuiées actuellement les professionnels, la facture peut "aller de 50% à 800% d’augmentation".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Thierry Cotillard, président de PERIFEM, le 7 ocotbre 2022. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Le bouclier tarifaire pour les consommateurs, c’était bien, maintenant il faut l’élargir aux entreprises", réclame vendredi 7 octobre sur franceinfo Thierry Cotillard, président de PERIFEM qui représente différentes enseignes de grandes surfaces. Face à "ce mur infranchissable" que sont les prix de l’énergie, il alerte sur un risque de "faillites nombreuses en France."

Franceinfo : Vous tirez la sonnette d’alarme. Selon vous, il faut limiter le coup de l’énergie pour éviter la disparition d’entreprises. Qui est menacé finalement ?

Thierry Cotillard : Toute la filière alimentaire : l’agriculture, le fournisseur et certains supermarchés. Ce qu’on est en train de vivre, c’est du jamais-vu. Nous négocions en ce moment nos contrats d’énergie pour les deux ou trois prochaines années. Les tarifs proposés sont multipliés par trois ou cinq par rapport à l’an dernier. Qu’on soit indépendant ou regroupé, la facture peut aller de 50% à 800% d’augmentation. C’est un mur qui nous semble infranchissable. C’est aussi un risque de forte inflation pour le consommateur. On est sur une moyenne de 15% d’augmentation pour l’année prochaine sur nos produits en supermarché. Tout cela donne un vrai risque de fermeture. Donc on souhaite alerter le gouvernement et lui dire que la méthode n’est pas la bonne. Le bouclier tarifaire pour les consommateurs, c’était bien. Maintenant, il faut l’élargir aux entreprises.

Et avez-vous l’impression d’être entendu par le gouvernement ?

Je pense que la méthode employée par Bercy n’est pas la bonne. Cette démarche participative sans objectif où on appelle tout le monde à consommer moins, je n’y crois pas. Et l’ensemble de ma filière aussi. On est peut-être à la veille de faillites nombreuses en France. Aujourd’hui, on a besoin de certitude, autrement dit, un tarif clair et réglementé par l’Etat. D’autres pays l’ont fait. Si nous ne le faisons pas, il y aura des écarts de compétitivité entre la France et les autres.

Le gouvernement, toujours lui, vous a demandé 10% d’économie avant le 15 octobre. Vous y êtes ?

Oui, on avait déjà travaillé sur la question avant l’été. On va descendre à 19°C comme demandé. S’il y a des menaces de coupure d’électricité, on ira jusqu’à 17°C. L’autre axe, c’est l’éclairage. On baisse de moitié l’intensité lumineuse avant l’ouverture du magasin. Quand les consommateurs seront présents, elle sera baissée de 30%. Et une autre mesure, plus symbolique qu’efficace, selon moi : l’extinction des enseignes lumineuses. On envisage aussi de fermer plus tôt. Si on est vraiment en situation de crise, entre 19h et 20h, on pourrait fermer nos magasins à 18h30. Mais ça, c’est le plan ultime d’urgence mis en place par le secteur de la distribution dans un deuxième temps.

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