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L'interview éco. Nicolas Dufourcq, DG de Bpifrance : "On a une approche bancaire très proche du médecin de campagne"

Nicolas Dufourcq, directeur général de la banque publique d’investissement, Bpifrance, était mardi l'invité de l'interview éco sur franceinfo. Il est revenu sur un exercice 2016 positif en terme d'investissements des entreprises.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Nicolas Dufourcq, directeur général de la banque publique d'investissement. (RADIO FRANCE / CAPTURE D'ÉCRAN)

Le directeur général de la banque publique d’investissement, Bpifrance, Nicolas Dufourcq, était l’invité de l’interview éco sur franceinfo, mardi 31 janvier. Il a évoqué une année 2016 positive par rapport aux années difficiles (2012-2013-2014). Les entreprises recommencent à investir.

franceinfo : L'an dernier, plus de 13 milliards d'euros de prêts aux entreprises ont été accordés par votre banque. Que devient cet argent ?

Nicolas Dufourcq : Les entrepreneurs ont des projets et ils vont emprunter auprès de Bpifrance et de leurs banques. C'est souvent un crédit à sept ans qui leur permet de déployer leur projet et d'accomplir leurs rêves. On fait beaucoup de prêts sans garantie. Par ailleurs, les entrepreneurs nous aiment bien car on a une approche bancaire qui est très proche du médecin de campagne, on est très proche d'eux, toujours sur la route. On est une banque de démarchage, c'est nous qui allons dans la cuisine de l'entrepreneur pour discuter avec lui de l'accomplissement de ses projets et ses rêves.

Vous investissez aussi directement dans les entreprises. 1,6 milliards d'euros, c'est 46% de plus qu'en 2015. Avez-vous la folie des grandeurs ?

On ne peut pas nous demander d'accompagner des entrepreneurs dans leur démarche et dire qu'on va trop vite. Les critères : l'entrepreneur doit être compétent pour que l'argent soit bien géré; il faut des ambitions importantes; être innovant et se projeter à l'international. En général, avec ces 4 critères, c'est très agréable d'investir aux côtés des entrepreneurs. On fait beaucoup de capital risque et beaucoup d'investissements en capital dans les PME françaises dans toutes les régions. On a ouvert des agences à Bourg-en-Bresse, la Roche-sur-Yon, Compiègne, Troyes...On investit également beaucoup dans les entreprises de taille intermédiaire. Les entreprises qui ont 200, 300 ou 400 millions d'euros de chiffres d'affaires et qui peuvent donner de futurs grands groupes Français. On est heureux de mettre à leur disposition du capital pour qu'il double ou triple de taille. C'est ça notre rôle.

Avez-vous eu quelques mauvaises surprises dans vos investissements ? On pense notamment au réseau social Viadeo.

On ne peut pas prendre des risques et avoir un taux de succès à 100%. On a beaucoup de belles histoires mais on continuera de prendre des risques. Il y a des succès : DBV Technologies, Valeo, Ubisoft...

La Cour des comptes pense que Bpifrance est utile mais elle estime que certains salaires ont flambé. Est-ce normal ?

Ce sont des membres de mon comité de direction que j'ai promu. Je les ai pris à des niveaux de salaires moyens par rapport à l'importance des responsabilités qui leur étaient confiées. La Cour des comptes est dans son rôle. C'est tout à fait normal. J'assume ces décisions salariales et je suis très fier d'avoir promu des femmes, de les avoir fortement augmentées.


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