"On veut que Total aille plus loin dans son ambition climatique", assure OFI Invest, un investisseur minoritaire de la multinationale
Jusqu'à quel point les petits actionnaires peuvent-ils influencer la politique des grands groupes et notamment leur politique environnementale ? La question se pose alors que se tient l'assemblée générale de TotalEnergies, vendredi 26 mai. Des investisseurs ont déposé une résolution pour obliger Total à fixer des objectifs plus ambitieux en terme de baisse d'émission de gaz à effet de serre.
Quel est l'objectif d'"une telle résolution ?, interroge Luisa Florez, directrice des recherches en finances responsables pour OFI Invest, lundi 22 mai sur franceinfo alors que cette société spécialisée dans l'investissement responsable est partie prenante dans cette action: "Nous voulons réveiller la conscience des investisseurs mais aussi de l'entreprise. On veut que Total aille plus loin dans son ambition climatique, en fixant des objectifs pour ses émissions indirectes, qui représentent près de 80% des émissions totales de l'entreprise," développe-t-elle. Les actionnaires n'ont qu'1,5% du capital de TotalEnergies et cette résolution n'a aucune chance de passer.
"On pense que petit à petit, d'année en année, on réveille les consciences et on pousse l'entreprise à se fixer des objectifs plus ambitieux. C'est un travail de long terme."
Luisa Florez, directrice des recherches en finances responsables pour OFI Investà franceinfo
Cette résolution est d'ailleurs cette fois inscrite à l'ordre du jour, un premier cap. Le groupe a déjà répondu par communiqué que "la résolution proposée n'apporte pas de réponse crédible aux enjeux du changement climatique et serait contraire aux intérêts de la société, de ses actionnaires et de ses clients. "
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Début mai, dans une tribune publiée par Le Monde, un collectif de 188 scientifiques et experts appelaient les actionnaires de TotalEnergies à ne pas voter leur stratégie climat, "le say on climate", notamment à cause de la "bombe carbone" représentée par le projet d'oléoduc en Ouganda. "Il ne faut pas voter les yeux fermés, il faut questionner cette ambition climat et on pense qu'elle peut aller plus loin", insiste la directrice des recherches en finances responsable d'OFI Invest, qui votera donc contre.
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