"Plus d'un million d'utilisateurs nous font confiance pour être leur compte principal", déclare le président de Lydia
C'est une application qui est tellement entrée dans nos vies qu'elle est devenue un nom commun. L'application spécialisée dans les paiements, Lydia, a plus de 10 ans et compte désormais sept millions d'utilisateurs. Cyril Chiche, co-fondateur et président de Lydia est l'invité éco de franceinfo lundi 25 mars.
franceinfo : Lydia a de nouvelles ambitions. Voulez-vous transformer vos millions d'utilisateurs en véritables clients ?
D'abord et avant tout, nous voulons amener dans l'ensemble des services financiers la même simplicité, la même intuitivé, mais aussi des coûts moins chers, comme on l'a fait pour les échanges d'argent entre amis. Et donc effectivement, petit à petit, nous voulons amener certains de nos clients à avoir un compte bancaire primaire chez Lydia.
Vous avez 7 millions d'utilisateurs. Quelle part voulez-vous transformer en clients ?
Nous avons évidemment de grandes ambitions sur cette partie bancaire. On veut compter en millions en France.
"On considère qu'il y a aujourd'hui de la place pour créer le compte courant de la génération qui dit 'Je te fais un Lydia'."
Cyril Chichesur franceinfo
L'idée, c'est qu'il y a besoin de quelque chose de nouveau, qui ne soit pas la banque classique ou la banque en ligne classique. Parce que les banques en ligne qu'on a aujourd'hui ont plus de 20 ans pour la plupart. Et on est à peu près certains qu'on a beaucoup d'atouts pour nous permettre de devenir cet acteur de référence pour cette génération plus jeune, qui ne comprend pas les complexités inutiles de la banque.
Aujourd'hui, seulement la moitié des comptes Lydia sont actifs au moins une fois par mois.
On peut discuter du fait que c'est beaucoup ou pas beaucoup.
"Aujourd'hui, plus d'un tiers d'une génération - dans la tranche d'âge 18-30 ans en France, est actif sur Lydia tous les mois."
Cyril Chichesur franceinfo
À l'échelle de toute la population, ce n'est sans doute pas immense, à l'échelle d'une génération, c'est beaucoup.
Et donc ce sont des clients potentiels. Qu'allez-vous leur proposer que ne leur propose pas une banque classique ?
D'abord et avant tout une expérience différente. Une expérience de compte courant différente. Par sa simplicité, par son inclusivité, par sa clarté. Et aussi par le fait qu'il n'y a pas de petites lignes, il n'y a pas de coûts cachés, c'est gratuit.
Vous proposez quand même une carte, ça montre que la carte bancaire résiste très bien par rapport aux paiements par téléphone portable, par exemple. Donc, finalement vous offrez des services qui sont aussi dignes d'une vieille banque…
Il faut offrir les services dont les gens ont besoin. Et aujourd'hui, il y a un certain nombre de configurations dans lesquelles on a besoin d'une carte plastique. Typiquement, vous avez besoin de retirer des espèces en France ou à l'étranger, vous n'avez pas le choix, il faut une carte plastique. Évidemment, on propose cette solution. Pour autant, si on regarde les transactions chez nous, la plupart des transactions sont faites par mobile. Et quand je dis par mobile, ça veut dire aussi avec du paiement en magasin et du paiement en ligne via des cartes digitalisées dans l'application. Et là, on voit bien que c'est très dominant dans le pourcentage de transactions chez nous.
"Chez nous, plus de 75% des transactions ne sont pas faites avec une carte plastique."
Cyril Chichesur franceinfo
Je parle là non pas des transactions de remboursement, mais seulement des transactions cartes. Donc on a déjà basculé dans la carte non matérialisée pour l'immense majorité des transactions des utilisateurs Lydia.
Faut-il forcément devenir une banque "classique" avec des services propres pour être rentable aujourd'hui ?
Il faut devenir une banque non-classique.
Malgré la notoriété de Lydia aujourd'hui, c'est difficile de retirer de la rentabilité de cette activité ?
De l'activité d'échange entre particuliers, c'est même quasiment impossible. Pour une raison simple, c'est qu'on a défini nous-même le secteur et on l'a rendu gratuit. Cela avait un avantage, évidemment, c'est que ça permet à des millions de personnes de s'y mettre de manière extrêmement facile. Et ça, ça a de la valeur. Mais d'un autre côté, une entreprise doit absolument être rentable et le chemin vers la rentabilité est maintenant assez clair et assez proche. Et donc, évidemment, on déploie une stratégie dans le temps de renforcement, d'approfondissement de la nature des services qu'on offre à nos clients avec toujours plus de valeur, qu'ils sont prêts à payer, évidemment.
Sauf que c'est un métier particulier, la banque. On a vu des banques en ligne qui ont tâtonné, qui se sont transformées. Orange Bank, Ma French Bank pour La Banque Postale, ont eu des succès mitigés.
Des échecs, il faut le dire. C'est un métier qui est compliqué, c'est un métier qui a une dimension émotionnelle très forte, sensible, parce qu'on est en train de parler de confiance d'abord avant tout, et ça ne s'achète pas à coups de milliards. On l'a vu, effectivement, vous l'avez bien dit. Nous construisons cette confiance auprès de millions d'utilisateurs depuis plus de dix ans. Vous l'avez bien noté et c'est sur cette confiance et sur cette preuve de sérieux et de pérennité qu'on s'appuie pour faire progresser petit à petit l'offre que l'on met à disposition de nos utilisateurs. Et c'est pour ça que maintenant, plus d'un million d'utilisateurs nous font confiance pour être leur compte principal.
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