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Protection des données de santé : le fondateur de Doctolib s’engage

Stanislas Niox-Chateau publie une charte de protection des données et affirme qu'il ne craint pas l'offensive des Gafa dans la domaine de la santé.

Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un smartphone avec l'application doctolib qui annonce qu'elle doubler le nombre de ses salariés d'ici trois ans.  (JULIO PELAEZ / MAXPPP)

En six ans, Doctolib est devenu leader européen de son secteur. Un Français sur deux utilise les services de la plateforme de santé, qui s’est imposée dans la prise de rendez-vous médicaux sur internet. L’entreprise recueille de nombreuses données relatives à la santé des patients.

Que deviennent ces données ? Doctolib, qui emploie aujourd’hui un millier de personnes, vient de publier une charte de protection des données. "Il y a une loi, on respecte la loi et on va même plus loin", affirme Stanislas Niox-Chateau, son fondateur, sur franceinfo jeudi 13 février.

"Les Français ont le contrôle de leurs informations de santé, poursuit le fondateur de Doctolib. Elles sont totalement confidentielles, à usage exclusif des patients et des professionnels de santé. Et elles sont hébergées dans des hébergeurs agréés pour les données de santé, certifiés par le ministère, avec le plus haut degré de sécurité. Stanislas Niox-Chateau affirme que "les données sont encryptées", et que "seuls les patients et les professionnels de santé peuvent y avoir accès".  

Les GAFA en embuscade  

Les géants américains du numérique ont de grandes ambitions dans le domaine de la santé. Doctolib pourra-t-il leur résister ? "Ce sont les cabinets et les hôpitaux qui font la santé de demain, répond son fondateur. Travailler avec eux impose d’avoir une vision de long terme et de vraies valeurs humanistes et éthiques. Je pense qu’on les a et c’est ça qui fera la différence face aux GAFA". Stanislas Niox-Chateau affirme qu’il veut "rendre l’accès aux soins plus égalitaire et plus simple".

Mais si Doctolib, qui grandit vite, se retrouve en position de monopole, les patients et les professionnels ne vont-ils pas en pâtir ? Stanislas Niox Château répond qu’il ne cherche qu’à "améliorer le confort de travail des praticiens et des secrétaires, et améliorer le quotidien des Français". L’entreprise développe de nouveaux services. Elle a déjà réalisé environ 150 000 vidéo-consultations, et va créer d’autres services pour les professionnels, afin qu’ils puissent mieux travailler en équipe.

Mobilisation à l’hôpital : "Je comprends qu’ils se mettent en grève"

Le gouvernement veut créer un nouveau service d’accès aux soins, avec un numéro unique, pour les patients qui souhaitent un rendez-vous en urgence. Doctolib va-t-il y participer ? Pourquoi pas, répond son fondateur : "La fréquentation des urgences a doublé en vingt ans. Il y a un sous-investissement chronique dans les infirmières, le personnel soignant, tous les outils qu’ils utilisent au quotidien. Je comprends qu’ils se mettent en grève et je comprends qu’il faille investir massivement dans leurs conditions de travail."

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