"Alors que les réseaux sociaux sont censés connecter les gens, le mal du siècle, c'est la solitude", selon l’économiste Daniel Cohen
Avec son nouveau livre, "Homo numericus", l'économiste Daniel Cohen décrit un véritable changement de société. Il voit dans les réseaux sociaux "une aspiration à plus d'égalité" mais au prix du "mal de siècle, la solitude."
"Sur les réseaux sociaux il n'y a pas ni maître ni d'esclave, tout le monde parle du même pied", explique jeudi 6 octobre sur franceinfo Daniel Cohen,président de l'École d'économie de Paris et auteur du livre "Homo numericus" (Albin Michel). "Et c'est ce qui donne ce ton et cette grammaire antisystème aux réseaux sociaux, c'est une aspiration à l'égalité en réalité", ajoute-t-il.
Mais la promesse n'est pas tenue pour plusieurs raisons que développe l'économiste : "le problème est que ça tourne à la cacophonie, sans régulation, sans médiation, on est dans un monde de concurrence pure et parfaite où chacun veut se faire entendre. Et comment se faire entendre si ce n'est en parlant plus fort et en allant à l'innommable, ce qui fait basculer dans un monde totalement pathologique". L'économiste poursuit : "Alors que les réseaux sociaux sont censés connecter les gens, le mal du siècle, c'est la solitude".
Cet "Homo numericus, c'est nous-mêmes"
"Nous ne pouvons plus nous passer de ce contact presque charnel avec notre téléphone portable", explique Daniel Cohen. "Quand on ne sait pas où il est : on s’inquiète, on suffoque. Quand il est cassé : on a envie de se jeter par la fenêtre. C’est un rapport totalement addictif, de l’ordre de la drogue".
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