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Taxation des CDD : selon Randstad, "le risque, c’est que les entreprises n’embauchent plus du tout"

Pour lutter contre la précarité, le gouvernement se prépare à un instaurer un système de bonus malus sur les contrats courts. Pour François Beharel, président de Randstad en France, ce serait une mauvaise solution.  

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
François Béharel, président de Randstad en France, le 7 mars 2019 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Emmanuel Macron tiendra-t-il parole ? Promesse de campagne, le "bonus malus" est toujours "sur la table", selon Edouard Philippe. Si ce système entre en vigueur, les entreprises qui abusent des contrats courts paieront plus de cotisations. Le mois dernier, syndicats et patronat ont échoué à trouver une solution. La balle est maintenant dans le camp du gouvernement.  

Le raccourcissement de la durée des contrats ne fait que traduire la peur des entreprises

François Beharel, président de Randstad France

à franceinfo

Randstad est un des leaders mondiaux du recrutement. Pour son président en France, François Beharel, la taxation est une mauvaise solution : "C’est un vrai sujet qu’il faut traiter", dit-il, "mais si on veut aborder le sujet du chômage uniquement par les contrats courts, ça ne fonctionnera pas". Si les CDD sont de plus en plus courts, "la base des contrats reste le CDI". Et le raccourcissement des CDD, dit-il, "ne fait que traduire la peur des entreprises, leur peur du lendemain. Là où elles faisaient un contrat de six mois, elles préfèrent le faire en six fois un mois". Selon lui, le système du bonus malus est dissuasif : "Le risque, c’est que les entreprises n’embauchent plus du tout"  

Le recul du chômage, un "trompe-l’œil " ?  

Le chômage baisse. Le taux de chômage est même passé sous la barre des 9%, au plus bas depuis dix ans. Mais François Beharel redoute que ce recul soit "un trompe l’œil" : "Ça va mieux statistiquement, mais il y a fort à parier que les spécialistes revisiteront le taux de chômage à la hausse". Le ralentissement de l’économie européenne pèse sur l’emploi. François Beharel l’avoue : "Moi-même, je freine mes investissements. J’ai un peu peur de demain".   

Selon le patron de de Randstad, la situation est très contrastée : "Dès que vous êtes sur des fonctions pénuriques, notre activité de recrutement connaît une croissance à deux chiffres (…) Mais si vous êtes peu qualifié, sur des métiers plus basiques, là, ça ne va pas très bien ».      

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