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Taxe sur les transactions financières : la France doit renoncer, selon Stéphane Boujnah (Euronext)

Stéphane Boujnah, directeur général d'Euronext, était l'invité de franceinfo vendredi. Il a évoqué le projet de taxe européenne sur les transactions financières, auquel il est opposé. 

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Stéphane Boujnah est le directeur général d’Euronext. (RADIO FRANCE)

Invité vendredi 19 mai de l'interview éco, Stéphane Boujnah, directeur général d’Euronext, l’opérateur des bourses de Paris, Amsterdam ou encore Bruxelles, s'est dit opposé au projet de taxe européenne sur les transactions financières. Celle-ci est "envisagée", selon lui, "dans le cadre d'un tout petit groupe de pays", dont certains "sont là plus pour des raisons politiques qu'opérationnelles".

franceinfo : Emmanuel Macron, avant d'être élu, a promis plusieurs mesures pour soutenir les actionnaires. Est-ce positif pour vous ?

Stéphane Boujnah : L'idée de simplifier considérablement la fiscalité de la détention du capital des actions est positive. La simplifier, c'est d'abord la stabiliser dans la durée. C'est un engagement utile pour tous ceux qui peuvent décider d'allouer leur capital sur certains produits à risque. Et puis il faut faire converger cette fiscalité avec une forme de moyenne européenne. C'est cela qui est encourageant dans les orientations qui sont données à ce stade. On peut réparer une détérioration de la fiscalité de la détention des actions. Et le capital n'est qu'un instrument pour financer la croissance.

La France applique une taxe sur environ 20% des transactions financières. Certains veulent l'étendre. Qu'en pensez-vous ?

Le principe de la taxe sur les transactions financières telle qu'elle avait été conçue initialement il y a quelques années est tout à fait admissible et supportable. Mais il y a deux choses qui sont pénalisantes. D'abord, l'aggravation de son taux, qui peut induire des mouvements de certaines activités vers des territoires en Europe où cette taxe n'existe pas, et cela a déjà été le cas. Et puis, au-delà du taux, il y a une chose qui relève de l'absurdité totale, c'est de l'appliquer à des assiettes qui sont incohérentes, inexistantes, comme les transactions "intraday", c'est-à-dire à l'intérieur d'une même journée.

Les ministres des Finances européens doivent évoquer la semaine prochaine un projet de taxe européenne sur les transactions financières. Attendez-vous d'Emmanuel Macron et du gouvernement qu'ils y renoncent ? 

Oui bien sûr, parce que cette taxe sur les transactions financières, telle qu'elle est envisagée aujourd'hui, c'est dans le cadre d'un tout petit groupe de pays. Pour une taxe sur une assiette mobile, il vaut mieux que le nombre de pays qui participent soit grand, parce que sinon l'assiette va se déplacer. Et puis, parmi les pays qui participent à cette coopération, certains sont des petits pays avec très peu d'activités financières et qui sont là plus pour des raisons politiques et symboliques qu'opérationnelles.


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