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Timothée de Roux (Abritel-HomeAway) : "On veut faire la chasse aux spéculateurs immobiliers"

Timothée de Roux, directeur général d’Abritel-HomeAway et président de l’UNPLV, l'Union nationale pour la promotion de la location de vacances, était l'invité de "L'interview éco" mercredi 6 juin 2018, sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Timothée de Roux, président de l'Union nationale pour la promotion de la location de vacances sur franceinfo, le 6 juin 2018. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Les plateformes de locations touristiques, comme Airbnb, se sont engagées mercredi 6 juin 2018 auprès du gouvernement à lutter contre les annonces illégales sur tout le territoire français, en plafonnant la possibilité de louer une résidence principale à 120 jours par an.

Sur franceinfo, Timothée de Roux, directeur général d’Abritel-HomeAway et président de l’UNPLV, l'Union nationale pour la promotion de la location de vacances, qui regroupe Airbnb et ses concurrents, a assuré vouloir "faire la chasse aux spéculateurs immobiliers qui profitent du système".

franceinfo : Vous allez mieux lutter contre les annonces illégales, pourquoi avez-vous pris cette décision alors que jusqu'à présent vous ne le faisiez pas ?

Timothée de Roux Ce ne sont pas les annonces illégales que l'on va bloquer, nous allons bloquer les résidences principales à 120 jours dans les villes où il y a un problème de logement avéré. Et puis nous allons catégoriser les différentes annonces sur nos sites, entre résidences principales, résidences secondaires, chambres d'hôtes et résidences hôtelières. Troisième engagement : on va dire aux résidences secondaires, qui peuvent louer au-delà de 120 jours, 'vous devez respecter une certaine réglementation en fonction de la ville où vous êtes', et on va faire en sorte qu'elles respectent la loi. Enfin, on va partager avec les mairies des informations touristiques pour savoir quelles sont les nombres de nuitées, etc.

Mais pourquoi faire ce que vous refusiez de faire jusqu'à présent ?

On a trouvé au sein du ministère de la Cohésion des Territoires un interlocuteur qui a accepté de discuter avec nous. On s'engage parce qu'on veut préserver une activité florissante, dont il serait dommage de casser la dynamique. Ensuite, on veut protéger les propriétaires particuliers qui louent une résidence principale ou secondaire dans les zones de villégiature pour gagner un peu d'argent. On veut faire la chasse aux spéculateurs immobiliers qui profitent du système, qui profitent de la visibilité de nos plateformes. C'est un engagement qu'on prend, parce qu'on pense que ce sera beaucoup plus efficace que toutes les lois qui ont été votées depuis trois ans. Depuis trois ans, il y a six lois qui ont été votées, il s'avère qu'elles ne sont pas efficaces et on veut préserver notre activité.

La loi sur le logement, en cours d'examen par les députés, prévoit des amendes pour les plateformes qui publieraient des annonces illégales. Qu'en pensez-vous ?

Ces amendes, qui peuvent aller loin [jusqu'à 50 000 euros], sont totalement disproportionnées et elles ne sont pas en conformité avec le droit européen. Le droit européen précise que les plateformes ne sont pas des agents de contrôle, ce sont des médias. On est comme un journal qui publie des annonces. Donc là, on accepte de bloquer à 120 jours, mais on n'est pas obligé de le faire. On le fait pour montrer notre bonne volonté, mais ces amendes sont totalement disproportionnées.

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