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Ayrault au chevet des maires de France

Ils ont encore du crédit aux yeux des  Français : les maires de France se réunissent pour quatre jours en Congrès porte de Versailles à Paris. Et cette année, c'est Jean-Marc Ayrault qui s'y colle. 
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Il y aura un petit parfum de
révolte dans l'air, quand le Premier ministre s'exprimera demain après-midi
devant des milliers d'élus de tous bords, chauffés à blanc par la baisse des
dotations, la hausse des charges, la réforme des rythmes scolaires. Ça fait
beaucoup pour des communes souvent démunies. Quand François Hollande s'y est
exprimé l'an dernier, le pays n'était pas encore totalement dépressif.
Jean-Marc Ayrault va donc marcher sur des œufs, mais attention : le
président de l'AMF, Jacques Pélissard, promet un accueil républicain. Les
maires forment "un public plutôt respectueux ", explique l'un des
leurs, Bernard Poignant, premier magistrat de Quimper et conseiller du
président à l'Elysée. L'accueil, au mieux, devrait donc être poli : "Jean-Marc
Ayrault a laissé le souvenir d'un grand maire à Nantes, il connaît nos
difficultés
", ajoute Bernard Poignant. Il faut quand même se souvenir que
François Fillon, il y a quatre ans, avait été hué à son arrivée par des élus de
gauche comme de droite hostiles à la réforme des collectivités locales et à la
suppression de la taxe professionnelle. Les maires ont déjà avalé pas mal de
couleuvres.

Ils ont encore la côte avec leurs administrés ?

Leur image s'est quand même
détériorée, au fil du temps, ils n'y échappent pas, mais si elle est nettement
moins abimée que celle des politiques nationaux. Le maire, surtout dans les
petites communes, reste l'élu de proximité, l'un des rares que les administrés
peuvent encore interpeller en prise directe. Il y a dans cette relation un
semblant de dimension humaine. Le non-cumul des mandats devrait d'ailleurs
renforcer cette relation.

La réforme des rythmes
scolaires reste l'un des points de crispation ?

"Quand j'entends
Levallois, Nice ou Cannes nous expliquer qu'ils n'ont pas les moyens de le
faire, ils méritent la semaine des humoristes
", ironise le socialiste André
Laignel, premier vice-président de l'AMF, qui explique que sur les 600 millions
d'euros que va coûter la loi, seuls 200 à 250 millions seraient à la charge des
communes, et voit dans l'hostilité de certains une fronde UMP. Des contacts ont
été pris en amont entre Matignon et l'Association des maires de France pour
préparer le terrain. Jean-Marc Ayrault fera appliquer sa réforme, mais certains
espèrent une rallonge du fond d'aide aux communes pour la financer.

Les préoccupations des
maires sont ailleurs...

L'effondrement de
l'investissement public synonyme de casse pour l'emploi local, et l'intercommunalité,
qui déshabille les maires de leurs pouvoirs réels, les inquiètent bien plus que
les rythmes scolaires. Les maires veulent bien participer à l'effort national
en ces temps de crise. Mais ce n'est pas sans contrepartie. Jean-Marc Ayrault et
les neuf ministres dont Vincent Peillon qui vont défiler pendant ces quatre
jours vont faire dans la câlinothérapie de groupe à dix-huit semaines des
municipales.

 

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