Brexit : "Mme Le Pen, je lui conseille d'aller faire un tour à Londres" (Harlem Désir)
Harlem Désir, secrétaire d'État chargé des Affaires européennes, a répondu jeudi sur France Info à la présidente du Front national qui a dit ne pas voir d'effets après le choix du Brexit au Royaume-Uni. "Madame Le Pen, je lui conseille d'aller faire un tour à Londres. Si elle n'a pas vu qu'après le Brexit, il y a une crise financière, une crise bancaire, un crise immobilière, une chute du pouvoir d'achat des ménages parce la livre s'est effondrée, une incertitude sur le maintien du Royaume-Uni, on voit s'exprimer des volontés d'indépendance en Ecosse et peut être ailleurs ", a-t-il énuméré.
"On voit là toute l'irresponsabilité de ceux qui ont proposé le Brexit au Royaume-Uni et qui aujourd'hui s'en vont, n'assume pas les conséquences, et de ceux qui proposent de faire pareil y compris en France. Il faut que cela soit clarifié ", a ajouté Harlem Désir visant deux artisans de la victoire du Brexit, le conservateur Boris Johnson et Nigel Farage, le chef démissionnaire du parti Ukip.
Pour lui, "il y aura aussi à faire un choix en France, ce choix sera fait au moment de l'élection présidentielle. Je souhaite que l'élection présidentielle en France permette de saisir les Français d'un choix pour l'Europe. Rester ou pas dans l'Europe. Rester ou pas dans l'Euro. Madame Le Pen on connaît sa réponse ".
Foot/France-Allemange : "A la fin., il faut que la France gagne ! "
La France affronte, jeudi soir à Marseille, l'Allemagne, championne du monde en titre, en demi-finale de l'Euro de foot. "A la fin, il faut que la France gagne !" , a lancé jeudi matin Harlem Désir, faisant référence à la célèbre phrase du joueur anglais Gary Lineker "Le football est un sport simple : 22 hommes courent après un ballon pendant 90 minutes et à la fin, les Allemands gagnent ".
"A la fin, on y croit. A la fin, il faut que la France gagne ! C'est toujours épique un match France-Allemagne à cause de 82, à cause de Séville. Il y a une intensité dramatique, il y a un suspens, toujours quelque chose qui est lié aussi à la relation entre nos deux pays ", a commenté secrétaire d'État chargé des Affaires européennes.
"Ça va être une très grande fête. On rencontre l'équipe championne du monde. Elle a montré encore une fois pendant cette compétition ses très grandes qualités mais l'équipe de France a été extraordinaire et elle n'a fait que progresser tout au long du tournoi. Je crois qu'elle est inspirée et je pense que cette génération peut l'emporter et je crois qu'elle va gagner ", a-t-il pronostiqué.
L'ancien président de SOS Racisme s'est réjoui de l'image métissée des Bleus : "Je suis très fier de ce qu'est l'équipe de France. On l'avait vu en 1998. La fédération, les clubs de football, sont à l'image de la diversité de notre jeunesse mais c'est le cas aussi de l'Allemagne. C'est aussi une équipe dans laquelle il y a des enfants de l'immigration turque en Allemagne. C'est une très belle image de l'Europe qui a été donnée par toutes ces équipes, par leurs diversités ", a-t-il jugé. Selon lui, l'Euro 2016 "est une très belle fête du sport mais aussi de l'Europe ".
TAFTA : "Les conditions pour un accord ne sont pas réunies "
Harlem Désir a jugé jeudi sur France Info que les conditions "ne sont pas réunies " pour un accord sur le traité de libre-échange transatlantique (TAFTA) entre l'Union européenne et les Etats-Unis.
"Aujourd'hui, les conditions pour un accord ne sont pas réunies parce que l'offre américaine en matière d'ouverture de leurs marchés publics en particulier est totalement insignifiante. C'est accord ne serait d'aucun avantage pour l'économie européenne ", a expliqué Harlem Désir. "Deuxièmement, parce qu'il y a des lignes rouges qui sont infranchissables qui concernent l'agriculture, les indications géographiques, le refus du bœuf aux hormones, du poulet chloré. Troisièmement, l'exception culturelle et des services publics. Donc les conditions ne sont pas réunies pour conclure cet accord et je peux vous dire qu'il ne le sera pas avant la fin de l'année ", a ajouté le secrétaire d'État chargé des Affaires européennes.
Harlem Désir a rappelé la position de François Hollande concernant ce traité. Selon lui, le président de la République a toujours dit que le TAFTA "ne pourrait pas être conclu s'il restait déséquilibré et s'il ne respectait pas un certain nombre de lignes rouges de l'Europe ."
L'Union européenne était "une passion " pour Michel Rocard
Alors que la France rend un hommage national jeudi à Michel Rocard décédé la semaine dernière, le secrétaire d'État chargé des Affaires européennes a rappelé que l'Europe était "une passion " pour l'ancien Premier ministre. "C'est une passion l'Europe pour Michel Rocard. Il était un social-démocrate européen. Il pensait que l'Europe avait dans le monde d'aujourd'hui à défendre un modèle social, un modèle de solidarité, de service public, qu'elle devait beaucoup plus se tourner vers l'extérieur ", a-t-il expliqué.
Michel Rocard, longtemps député européen, "avait la conviction que pour les progressistes que nous sommes, pour les Européens, nous devions porter vis-à-vis du monde un message et nous devions le faire à travers la construction européenne ", a ajouté Harlem Désir. Selon lui, l'ancien Premier ministre "était convaincu que l'Europe devait aller plus loin. Elle ne pouvait être simplement un marché et que parfois c'était une différence de conception avec les Britanniques ."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.