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De la prime à la casserole...

L'affaire ayant fait le plus de bruit et la plus emblématique est celle concernant Jérôme Cahuzac. Mais, en politique, avoir ou avoir eu des ennuis judiciaires n'est pas forcément une gêne. Etre condamné ou avoir un casier, ce n'est pas la prime à la casse. Plutôt la prime à la casserole. Un phénomène répandu dans notre pays et qui touche aussi bien la droite que la gauche.
Article rédigé par franceinfo
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D'un bout de l'échiquier à l'autre, les partis ont leurs porteurs
de casseroles. L'exemple le plus chaud, le plus récent, remonte à dimanche. L'ancien
ministre chiraquien, Pierre Bédier, condamné pour corruption passive, a
retrouvé un siège de conseiller général des Yvelines. Interrogé sur la
transparence des élus, il botte en touche et accuse la presse de jouer avec le
diable.

"Ne fabriquez pas de la désespérance. Regardez ce que
font les élus, ce que sont leurs projets. Jugez et aidez à juger à partir de
cela. Je crois que cela sera bien pour tout le monde.
"

Pierre Bédier est donc de nouveau en activité. Il rejoint la
liste de ceux qui ont connu des démêlés avec la justice.

Honneur à la majorité

Le patron du PS et parlementaire européen, Harlem Désir,
condamné pour recel d'abus de biens sociaux. Le député des Landes, Henri
Emmanuelli, condamné dans l'affaire Urba en 1997. Cela a laissé quelques traces.

L'opposition

Les députés UMP Patrick Balkany et Jean-François Mancel, le
premier au coeur de nombreux scandales, le second pour prise illégale
d'intérêts et Gaston Flosse au parcours judiciaire exceptionnel. De multiples
condamnations et de multiples réélections. Depuis mai, à 81 ans, il est, une
fois de plus, à la tête de la Polynésie.

"J'entends certains hommes politique dire que je
devrais me retirer de la vie politique, que je devrais leur céder le pouvoir.
Cette prétention, quelle manque d'humilité, quelle orgueil.
"

Et il y en a d'autres, beaucoup d'autres. Jean-Noël Guérini,
la députée marseillaise Sylvie Andrieux, Alain Juppé, Jean Tibéri, Dominique
Strauss-Kahn...

Alain Carignon, conseiller de l'ombre de Nicolas Sarkozy, a
fait de la prison pour corruption. Il tente un retour à Grenoble où il pourrait
participer à la primaire UMP.

"Si je devais être candidat à Grenoble, je prendrais
ma décision cet été, ce serait par devoir compte tenu  des difficultés qui attendent la prochaine
équipe municipale.
"

Réhabiliter la politique

L'association Anticor propose une mesure pour réhabiliter la
politique : interdiction de se présenter à une élection si une personne a
un casier judiciaire. D'accord pour assainir, la ministre de la Justice
Christiane Taubira ne reprend pas cette proposition. "Pour la période que
nous traversons, je pense qu'il faut vraiment armer les associations anticorruption
pour qu'elles soient en capacité de disposer des droits de la partie civile, il
faut vraiment assainir les choses. Dans la société aussi, il y a un taux d'accessibilité
des ces transgressions qui doit être interrogé.
"

Je vous laisse méditer sur cette citation de Blaise Pascal :
"La vraie morale se moque de la morale ".

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