Cet article date de plus de dix ans.

François Hollande veut finir l'année en douceur...

C'est le thème de ce dernier édito ce matin : finir l'année en douceur. Qu'est-ce cela veut dire ?
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (©)

"LA PAIX, LA PAIX, LA PAIX, LA
PAIX" 
! Il l'a dit a quatre reprises : Bernard
Poignant, le maire de Quimper, l'un des acteurs du plan d'aide à la Bretagne, et
surtout ami et conseiller du président, aimerait bien que François Hollande ait
un peu de tranquillité pour finir l'année, et souffler un peu. Et que les
bourdes s'arrêtent. Les candidats socialistes aux élections municipales et
européennes doivent pouvoir faire campagne sans être pollués par d'incessantes
polémiques. C'est "stop les conneries, il faut qu'on nous foute la paix
pendant trois mois".

François
Hollande peut vraiment respirer ?

V ous avez entendu le président, à propos de la note
de l'INSEE : "La reprise est poussive, il faut la pousser ". Les
vacances de Noël sont là. Pour François Hollande, il faut que ça tienne jusqu'aux
vœux télévisés du nouvel an. Le bilan de cette année n'est pas fameux, mais il
y a un peu d'air dans les sondages, un léger mieux. Et quelques rares succès
également, passés quasi-inaperçus, l'accord sur la formation professionnelle arraché
aux syndicats par Michel Sapin. Pas de quoi crier victoire : l'argent
rentre mal, il manque 11 milliards dans les caisses de l'Etat. Il faut également
surveiller la courbe du chômage, les chiffres du 26
décembre : l'INSEE prédit une stabilisation, pour l'instant, pas
d'inversion. Ouf, ça passe, mauvaise nouvelle interdite.

Comment
le président peut-il obtenir " la paix " ?

" Il
faut faire tomber la pression ", estime Claude Bartolone, le président de
l'Assemblée nationale. François Hollande serait particulièrement attentif aux
textes annoncés dans les mois qui viennent. L'Elysée veut scruter page par page
chaque projet ou proposition de loi, chaque rapport, chaque circulaire remise
aux préfets. Voir s'il n'y a pas matière à dérapage, recentrer la communication
gouvernementale, après le couac majeur du rapport sur l'intégration, qui s'est
retrouvé par inadvertance sur le site de Matignon, et a provoqué un incendie
bien inutile, donnant à Jean-François Copé l'occasion de monter en première
ligne à moindre frais. "Stop, les cadeaux de Noël à l'UMP"  !

Jean-Marc Ayrault a dû stopper son
offensive...

"Ce
rapport sur l'intégration n'était pas un simple dossier technique, mais un vrai
sujet politique à haut risque"
, résume un proche soutien de François
Hollande. Le cabinet du Premier ministre a manipulé de la nitroglycérine sans
le savoir. Plus jamais ça : le chef de l'Etat n'a pas aimé devoir déminer depuis
la Guyane tous les sujets qui fâchent, y compris la mise à plat fiscale de son
Premier ministre. Le sujet qui était censé remettre Jean-Marc Ayrault sur le
devant de la scène a du plomb dans l'aile.

Et l'Elysée a repris la main.

"Quand
vous avez quelqu'un de poussif, il faut le pousser
", a lâché François
Hollande hier. Mais à qui pensait-il ? Le président veut pouvoir se
détendre. Et préparer sa longue séquence de vœux avec son point d'orgue, devant
la presse, le 14 janvier. C'est lui, et non pas son Premier ministre, qui sera
en première ligne avant ces municipales qu'il peut ne pas perdre, il y croit. Finir
l'année en douceur ne sera pas du luxe.

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