Gilbert Collard : "Il nous manque des instruments de renseignement de proximité"
Plus d'une semaine après l'attentat de Nice, l'enquête avance et montre que l'auteur a préparé son passage à l'acte plusieurs mois à l'avance et avec des complices sans que rien ne soit détecté. Aucun n'était connu des services de renseignement. "Il nous manque des instruments de renseignements de proximité ", a estimé vendredi Gilbert Collard, député RBM-FN du Gard, sur France Info, ajoutant que "la suppression des Renseignements généraux a été fatale ".
"Contrairement à ce qu'on croyait, l'attentat a été préparé depuis fort longtemps. C'est surprenant qu'on n'ait pas pu détecter cet individu qui aurait préparé, d'après le procureur, cet attentat depuis un an ", a déploré Gilbert Collard. "On a à faire à une forme tout à fait dissimulée de terrorisme. Malheureusement nos services de renseignement ne sont pas adaptés à cette forme tout à fait inattendue, souterraine ".
Pour le député du Gard, également avocat, "il nous manque des instruments de renseignements de proximité ". "Je déplore que Gaston Deferre ait supprimé les commissariats de quartier. A l'époque, on avait les moyens, dans les quartiers, d'avoir des commissariats qui renseignaient sur le comportement des gens ."
"Le propre du renseignement, c'est de se renseigner. Il y a un travail dans les quartiers, dans les mosquées, de renseignements de proximité qui a disparu. La suppression des Renseignements généraux a été fatale. Quand Sarkozy les a supprimés, il a commis une faute grave parce que les Renseignements généraux qui faisaient remonter les infos au préfet avaient une pratique très quotidienne du renseignement, très sous-marine, très souterraine. C'est ce qui nous manque vraiment aujourd'hui ", a conclu Gilbert Collard.
Dispositif de sécurité à Nice : "Bernard Cazeneuve est un ministre qui est un menteur républicain "
Plus d'une semaine après l'attentat de Nice qui a fait 84 morts, le dispositif de sécurité mis en place le soir du 14 juillet fait toujours polémique. Le ministre de l'Intérieur a demandé jeudi "une évaluation technique " de celui-ci à la police des polices. Bernard "Cazeneuve ne prend pas de risque. Il confie l'enquête à un service sous sa direction ", a réagi vendredi Gilbert Collard. "Je pense que le ministre de l'Intérieur a menti dans des conditions graves sur le nombre de fonctionnaires de la police nationale présents sur les lieux, sur les conditions de sécurisation de l'accès à la promenade. Je ne peux croire à l'objectivité d'un service dont les fonctionnaires ont une carrière qui dépend du ministre de l'Intérieur ", a-t-il estimé.
Pour le député du Gard, Bernard Cazeneuve "a déjà démissionné. Il est là mais c'est un fantôme de ministre que nous avons. Un ministre qui n'est pas capable de dire la vérité. C'est un ministre qui est un menteur républicain. C'est un ministre qui n'est pas au fait de ce qui se passe dans le meilleur des cas . "
Plus largement, Gilbert Collard a estimé que le "pays n'est pas gouverné. On aurait un ministre FN je dirais la même chose. Ce n'est pas possible, avec le nombre de morts qui jonchent la promenade des Anglais, avec la souffrance nationale, qu'on ait affaire à un ministre qui, en plus, parade dans la morale et qui vient mentir. Ce qui est encore plus grave, c'est que la sécurité n'était pas assurée ."
Attentat de Nice : "La nouvelle censure, c'est pas de polémique, l'unité nationale "
François Hollande et Manuel Valls ont appelé plusieurs à l'unité sociale et dénoncé des attitudes politiciennes. "On n'a plus le droit de rien dire " avec ce gouvernement. "La nouvelle censure, c'est pas de polémique, l'unité nationale ", a réagi le député RBM-FN du Gard. "On a le devoir de dire la vérité, on a le devoir d'argumenter. On ne va pas s'agenouiller devant ce gouvernement qui n'a pas pris la mesure du problème. C'est une chose nécessaire en démocratie de discuter, de poser des questions, de mettre en cause ."
Pour Gilbert Collard, "on a affaire à un gouvernement qui est aujourd'hui dans une espèce de protection verbale. Dès qu'on lui pose une question, c'est nauséabond, on porte atteinte à l'unité nationale, on fait de de la polémique. Ils ont inventé comme ça des armures de langage, qui fait qu'on ne pourrait plus débattre. (...) C'est une forme de censure. On n'a plus le droit de rien dire ".
"J'ai voté l'état d'urgence au bénéfice du doute, par solidarité avec notre peuple qui souffre "
Après l'attentat de Nice le 14 juillet qui a fait 84 morts, le Parlement a voté la prolongation de six mois de l'état d'urgence. Gilbert Collard a expliqué avoir "voté l'état d'urgence au bénéfice du doute, par solidarité avec notre peuple qui souffre. Non pas pour soutenir ce gouvernement qui voulait, du reste, par la bouche du président de la République, mettre fin à l'état d'urgence, très peu de temps avant le drame ."
Le député a expliqué que, pour lui, "c'est une manière de dire que nous sommes tous en état d'urgence. Nous sommes tous menacés aujourd'hui. Chaque citoyen est aujourd'hui, vu le caractère imprévisible de la menace, en état d'urgence permanent ."
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