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L'appel de Cambadélis : "Arrêtons le massacre"!

Nous débutons la semaine avec le cri d'alarme d'un responsable socialiste, inquiet pour son parti de la dégradation du débat public.
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (©)

Rien à voir avec la protection des éléphants, quoique...

Dans cinq semaines jour pour jour, nous commenterons ici-même,
les résultats du premier tour des élections municipales et la probable  abstention qui se profile à l'horizon : le parti Socialiste la redoute. Elle semble inéluctable, au vu du climat hostile
qui pèse sur notre vie politique, constaté par le n°2 du PS, Jean-Christophe
Cambadélis, auteur sur son blog de ce "Arrêtons le massacre ", qui fait écho à
son "Quel bordel " très remarqué de la semaine dernière. Rarement
l'opposition aura cogné avec autant de force, dit-il, quant à la presse, elle
se déchaîne. Le débat national tourne au "massacre à la tronçonneuse pour
Jean-Marc Ayrault
", écrit celui qui fait office aujourd'hui de Premier
secrétaire-bis au PS. Mention spéciale pour les hebdos, qui ont tiré à vue, à
partir de dossiers très documentés, sur un exécutif taxé d'amateurisme. Matignon
y est décrit comme une citadelle assiégée au bord de l'implosion. Pour Cambadélis,
le pays est " dans une spirale dangereuse. L'overdose guette, et les
Français vont tirer le rideau. "

La gauche
est dans le doute pour les municipales

Le trouble a gagné les rangs du gouvernement et d'un
Parti Socialiste qui semble rejouer sa primaire à l'infini, avec Arnaud Montebourg
passé de la démondialisation à la Nation, Manuel Valls en précampagne
présidentielle dans son coin, Harlem Désir aspiré dans un trou noir électoral et
Martine Aubry qui donne des cours de vraie gauche, en mode nostalgie, à la tête
de son think tank baptisé
Renaissance. Et pendant ce temps, le président n'arbitre toujours pas, tout en se
cherchant de nouveaux modèles quelque part entre l'Allemagne et les Etats-Unis.
Son Conseil stratégique de l'attractivité ce matin est un rendez-vous louable,
mais "un rendez-vous de plus ", regrette un poids lourd de la majorité. "François fait tout
bien, mais ce n'est qu'une succession de coups, qui se perdent dans les
sables"
. Le tournant social-démocrate méritait peut-être un appel à
la mobilisation générale de toute la gauche, jusqu'au centre. Voire une main
tendue à ceux qui ont eu le courage de dire "chiche " à droite.

Les Français
ont-ils compris le virage social-démocrate ?

Non, cela reste un concept "nouvelle
cuisine
" tant qu'il n'y aura aucun résultat tangible. La société
française, du sommet à la base, s'est installée dans une atonie durable,
doublée de symptômes maniaco-dépressifs inquiétants. Nous sommes capables de
nous enthousiasmer, à juste titre, de l'exploit de Renaud Lavillénie, et de son
magnifique record à la perche. C'est la France capable de sauter le plus haut
possible. Et dans la minute qui suit, nous retombons dans une phase dépressive
prolongée, c'est la France qui a la sensation de ne plus pouvoir rebondir. Un
traitement s'impose, contre cette forme de déprime collective, et surtout
contre la violence du débat. Sinon, prévient Jean-Christophe Cambadélis :
"On finira par trouver ce qu'on cherche : le crash ". Même si son
"stop, le massacre" risque fort de ne pas être entendu,  ça ne fait pas de mal de se dire qu'il
faudrait peut-être ranger la tronçonneuse au placard...

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