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Municipales : les affaires ? Même pas mal...

Les polémiques et les affaires n'ont pas empêché la droite de virer en tête des municipales et la gauche, d'être en panique, jusqu'au sommet du pouvoir.
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
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Elles auront visé la droite
et au final plombé la gauche.

"Les affaires, même pas
mal"
, pourraient clamer en chœur tous ces maires sortants, mis en examen,
ou simplement inquiétés par la justice, et qui ont facilement été réélus. 

Tout le monde a déjà oublié
que pendant trois semaines et jusqu'à l'avant veille du premier tour, la
campagne des municipales a été totalement occultée par un nuage de polémiques, les
comptes de l'UMP, le dictaphone de Patrick Buisson, ou de révélations
judiciaires, les écoutes Sarkozy, les mystères de Mme Taubira.

Et au sortir de cette
incroyable suite, l'abstention a essentiellement frappé... la gauche.

Le gouvernement se retrouve
aujourd'hui dans la tourmente : les rumeurs d'un vaste remaniement
occupent tous les esprits. François Hollande, dos au mur, cherche la réponse la
plus appropriée, à la mesure de la curée qui se profile à l'horizon.

Les chiffres du chômage, quel
mauvais timing , sont venus plomber
l'ambiance. Décidément, ça ne veut pas.

Certains maires inquiétés par la justice ont été
reconduits.

La liste est
impressionnante : Patrick Balkany, UMP, visé par deux informations
judiciaires, réélu à 51,5% à Levallois. André Santini, UDI, qui a fait appel de
sa condamnation, réélu à 67% à Issy-les-Moulineaux. Eric Woerth, qui endure
depuis des années le feuilleton Bettencourt, réélu à plus de 74% à Chantilly. Le
site Slate.fr a dressé un étonnant catalogue
de 26 maires en délicatesse avec la justice mais plébiscités dans leurs fiefs.

Comment expliquer ce décalage ?

Les électeurs apprécient d'abord
leur gestion municipale. Il y a ensuite "des années lumières entre
l'écume médiatique et les préoccupations des gens au quotidien
", affirme
Isabelle Balkany, épouse et première adjointe du maire de Levallois. Les problèmes
d'emploi, de sécurité, de pouvoir d'achat, de fins de mois difficiles, passent
avant le reste. Bien avant ces révélations en cascade auxquelles plus personne
ne comprend rien. 

Elles n'ont pas handicapé la droite, au final ?

Ce n'est pas le moindre des
paradoxes. Regardez Jean-François Copé, réélu triomphalement à Meaux, malgré la
une du Point, non pas sur un dossier
judiciaire, mais sur les comptes de son parti : le patron de l'UMP est en
passe d'être l'un des grands vainqueurs de ces municipales.

Un proche de Nicolas Sarkozy
affirme que l'opposition a été remobilisée par la tribune de l'ancien président
publiée dans Le Figaro à l'avant-veille
du premier tour.

Le contexte national a pesé
sur le scrutin, mais à rebrousse-poil des affaires : la gauche a été sanctionnée
au premier tour parce que les promesses du "changement-dès-maintenant"
ne sont pas au rendez-vous. La droite a repris ses parts de marché. Et le Front national a capté un vote sanction qui lui a permis de faire une entrée
fracassante dans ces municipales.

François Hollande a compris
le message et prépare déjà la séquence d'après, pour tenter de sauver ce qui
peut l'être.

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