Quand la France espère surfer sur la croissance asiatique
Cinq pays d'Asie du sud-est visités par le couple exécutif français en seulement quelques mois. Jean-Marc Ayrault a fait une première escale au Cambodge, officiellement pour assisiter à l'incinération de l'ancien roi Norodom Sihanouk, que les Français avaient installé sur le trône en 1941. Matignon a bien pris soin de souligner que la France était le seul pays représenté au niveau d'un Premier ministre. Précision loin d'être innocente, car les escapades asiatiques de l'executif n'ont bien-sûr rien d'un road trip de routard. Jean-Marc Ayrault en espère des développements dans plusieurs domaines : "Ma visite se poursuivra en Thaïlande, le Président de la République était lui-même au Laos. Je m'étais rendu aux Philippines. La France entend, aux côtés des puissances asiatiques, développer ses relations avec les puissances moyenne de cette région ".
Et il sera beaucoup question de relations économiques. Les taux de croissance des pays visités parlent d'eux-même : 6,5% pour le Cambodge, 4,7% pour la Thaïlande l'an dernier. Pour François Hollande, la France et l'Europe auraient intérêt à leur roue dans celle de ces bons grimpeurs de l'économie : "Ce sont les pays asiatiques qui maintenant sont en capacité de faire que la croissance puisse être de nouveau au rendez-vous et que la crise puisse être maintenant arrêtée ".
Implantations en Asie
De nombreuses entreprises n'ont pas attendu d'avoir la bénédiction du gouvernement pour s'intaller en Asie du sud-est, comme le pétrolier Total. Selon son représentant sur place, Martin Mac Carthy, Les perspectives d'avenir sont alléchantes : "Il y a beaucoup de sociétés françaises ici. C'est un pays avec beaucoup de potentiel, avec une population qui est très capable, qui manque d'un certain niveau d'éducation, ça c'est vrai. Donc si la France peut aider à améliorer le niveau universitaire, il peut y avoir beaucoup de développements ".
En terme d'équilibres commerciaux, un certain nombre de pays de l'Asie du sud-est, c'est qu'ils sont en demande. Très pauvres pour certains, ils ont besoin d'investissements étrangers, sur l'éducation, sur la coopération, les infrastructures, la défense etc. Et ils ne pèsent pas le même poids que la Chine ou l'Inde, jusqu'ici privilégiés par la politique française en Asie. Valérie Niquet, responsable du Pôle Asie à la Fondation pour la Recherche Stratégique : "On a beaucoup plus de mal à équilibrer les échanges avec pékin, dont le marché reste très fermé et dont l'ambition est d'être une grande puissance exportatrice. Alors que les pays d'Asie du sud-est ont des besoins réels dans de nombreux secteurs où la France est présente. Les échanges commerciaux pourraient être beaucoup plus équilibrés avec ces pays là qu'avec la Chine aujourd'hui ".
Pour le député des Français de l'étranger de la zone, l'UMP Thierry Mariani, il ne faut pas laisser passer l'opportunité : "Ca avait été amorcé pendant le précédent quinquennat. Ce sont de bons clients possibles en tout cas des partenaires dans l'économie. Mais je préfère que ce soit les Français plutôt que les Allemands ou les Italiens qui les vendent. Donc une présence politique qui accompagne une ambition économique, je trouve que c'est plutôt bien ".
Aller chercher de la croissance en Asie permettrait au gouvernement d'afficher des résultats politiques, si toutefois les choses ne se font pas au détriment de l'emploi en France.
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